Deuxième album déjà, pour ce quintet de Chicago formé en 2003. Cinq "petits" jeunes (ben oui, leur âge moyen est de 21 ans seulement) qui n’ont pas froid aux yeux et semblent prêts à conquérir le monde. Repérés par Victory Records, ils nous pondent en 2005 un album « Controversy Loves Company », qui connaît un beau petit succès avec ses 50 000 copies vendues. Pour le deuxième, ambitieusement nommé « Champion », leur punk-pop sympa évolue vers une musique plus « mainstream », plus orientée vers la danse, peut-être plus calibrée aussi. Les chansons, bourrées de mélodies et de riffs accrocheurs en gardent toutefois l’énergie juvénile positive.
La preuve déjà par l’intro presque funky de « Basbhat », sa basse ronflante à la Level 42 et sa mélodie intelligente et variée digne de XTC. Ensuite, avec « Warm Me Up », qui a judicieusement été choisi comme premier single, le ton monte d’un cran dans la précision mélodique. C’est accrocheur en diable et dansant à souhait, Justin Timberlake n’a qu’à bien se tenir ! Ce morceau est un vrai sucre d’orge à déguster sans modération ; le solo de guitare bien gras, qui se pointe vers la fin, vous évitera sans doute les caries.
Ils enchaînent avec « Heaven For The Heaven », véritable compilation de « gimmicks » accrocheurs. Claviers sautillants et riffs de guitare tout droit sortis du premier album de Toto, échos dans les voix et chœurs très pop; cela fonctionne bien, mais c'est un cran en dessous du morceau précédent. La pression remonte avec « Edinboro », qui intègre bien cette « funky touch » dans leur pop-rock acidulée. Des claviers planants soutiennent bien la mélodie, très bon!
L’apogée de l’album est atteint avec « Hell To Sell » ; le rythme est endiablé et les chœurs terriblement mémorisables. C’est un hit assuré à mon avis. Passez-le en boucle, tables et chaises s’écarteront d’elles-mêmes pour laisser place, dans votre salon, à une « dance party » improvisée. Amener vos gosses, ils vont adorer !
La suite est du même tonneau, toujours suffisamment variée pour maintenir l’intérêt, mais jamais trop risquée, il faut le reconnaître. Aucune plage n’est à jeter, et j’ai même encore un faible pour « What Gets You Through The Night » très mélodieux, et où la voix de Danny Stevens montre beaucoup de sensibilité. Encore un petit pour la route? Ce sera le plus rock « Have Gun, Will Travel » qui pourrait rappeler, avec un peu d'imagination, les mythiques « The Alarm ».
Alors les âmes grincheuses pourront longtemps disserter sur le côté trop lisse et trop calibré de cette musique ; pendant ce temps, pour moi, les écoutes s’accumulent et le plaisir demeure. Ne vous prenez pas la tête, faites de même!