Avant de devoir s’appeler Dezperadoz nos amis du jour s’appelaient Desperados (le pt’it nom sentait trop la mise en bière) et Tom Angelripper, le chanteur du groupe (Trash) Sodom, en était le frontman. En 2000 les Dezperadoz sortirent leur premier album The Dawn Of Dying. L’ambiance était déjà Westernienne, mais plutôt trashisante (la faute à l’éventreur d’ange très certainement – Angelripper, quel charmant pseudo ma foi…). Six ans plus tard, Alex "The Marshall" Kraft subtilisa le micro à notre estourbisseur de chérubin. Le changement fût notable... Exit la Country Trash, bienvenue au Heavy Country Rock de The Legend And The Truth. Emergeaient de cet opus des sonorités proches de la bande à Hertfield, des incursions country, des délires “square dance”, des guitares mexicaines et des mariachis, bref un CD à dépoussiérer un bon ou une brute, voire un truand. Un joyeux mélange donc, mais avec une ligne directrice louable : soigner la mélodie.
En 2008, nos cowboys préférés ont donc ressorti leur six coups, leur stetson et leur gamelle de haricots et nous proposent leur troisième cavalcade avec "An Eye For An Eye". La toile de fond est la même, nous restons dans le Wild Wild West et il suffit d’écouter l’intro éponyme pour s’en rendre compte. Mais, là où The Legend And The Truth nous avait surpris favorablement avec son sens des mélodies, An Eye For An Eye, nous déçoit par le quasi abandon de cette plaisante démarche.
En effet, malgré son ambiance bien hard et ses gros riffs bien gras, Hate est très pauvre en mélodie (hormis le passage avant le refrain), déploie un rythme trop haché et nous agace les tympans avec sa voix agressive, parfois caverneuse, balançant à foison quelques « ...mother fucker » vite gavant.
Days Of Thunder relève le niveau, mais uniquement sur l’entrainant refrain, car, dans cette atmosphère toujours très typée Western, nous avons droit à des couplets lénifiants. Dire qu'il s'agit de l'un des trois meilleurs titres du disque: ça fait peur.
Wild Bunch nous martèle une rythmique à la Sabbath peu originale et un refrain pas renversant, seul le solo Iommien sauve cette production et Wild Times, qui démarre sympathiquement, part en vrilles rapidement. La voix forcée, limite égosillée sur les couplets ravage en effet le refrain, pourtant assez agréable, et les vocaux beuglés qui émaillent le morceau n’arrangent rien.
Riders Of The Storm n’est qu’une correcte reprise des Doors, et Here Come The Pain, qui démarre à la Morricone et qui voit le retour de notre ami le flingueur de séraphin, nous la fait à la Metallica, sans réel génie. Là encore, le solo réussi ne rattrape pas l’ensemble.
Don’t Give Up nous rappelle Kingdom Come et peut être considéré comme un bon titre. C’est une ballade qui apporte un repos salvateur, violons et chœurs bien agréables en prime. Quant à May Heaven Strike Me Down, grâce à ses riffs entraînants, ses chœurs féminins éthérés, sa mélodie bien ficelée et son solo mélodieux, il remporte la palme du troisième morceau de qualité de l’opus.
Des titres corrects, c’est terminé vous n’en aurez plus jusqu’à la fin tant When The Circus Comes To Town et son ridicule refrain valsé style « manège de foire » est ennuyeusement lourdingue, tant Tooth For A Tooth nous laisse impassible (à moins que les amateurs de Neil Young…) et tant 25 Minutes To Go aurait plus eu sa place dans un épisode de « La Petite Maison dans la Prairie » que sur un disque de Hard (je sais c’est une reprise de Johnny Cash et je sais, ce n’est pas très respectueux, mais j’assume).
Ce troisième volet des aventures des Three Cowboys qui apprécient les Four Horsemen est donc une déception. Le retour à un propos plus rentre-dedans n’était pas forcément une mauvaise idée si l’impact mélodique des morceaux du précédent opus n’avaient pas été laissé sur le bord du chemin. Vraiment dommage !