C'est une âme d'enfants qui coule dans les veines de ces fidèles représentants du Glam métal. Le nom de scène du vocaliste en dit déjà long sur son état d'esprit: "D.C." pour Dirty Child et "Crazy Lixx" pour... la marque apposée sur sa première guitare quand il était jeune. Toute une histoire mélée de nostalgie et de rêves de gosse.
La nostalgie, c'est justement ce qui a guidé les premiers pas de la formation suèdoise. Le Hard-Rock en vogue dans les années 80, glorifié par des bad-guys aux cheveux longs, a marqué les esprits des membres de Crazy Lixx. Ces derniers ne se sont d'ailleurs jamais laissé impressionner par l'arrivée du grunge ou plus récemment du Rn'B. Bien au contraire, ils ont décidé de remettre ça. Après le lancement de trois singles sur le marché de la compil, Crazy Lixx a finalement franchi le pas de la grosse distribution et nous propose un véritable album, Sound of the Loud Minority, aidé en cela par Chris Laney (producteur de Zan Clan). Et le résultat de cette union est véritablement satisfaisant.
Tous les titres sont au format single, leur durée oscillant en moyenne entre 3:40 et 4 minutes. "Brefs et intenses", telle doit être la devise du groupe. Le premier titre "Hell or high water" confirme cette tendance et nous prouve que le pari est réussi. Les couplets, entraînants servent de tremplin aux refrains, mélodiques et punchy . Un pont plus tard, c'est l'entrée dans la danse d'un petit solo, tout en feeling et en tapping. Tout s'enchaîne ensuite avec une vitesse hallucinante, alternant excellents morceaux et et titres honnêtes. Le tout reste dans la tradition du glam ou du Sleaze et on a souvent l'impression de revivre le plaisir que procurait jadis Warrant, Skid Row ou les Guns.
Les principaux paroliers du groupe, DC Danny et et le guitariste Vic Zino (hardcore superstars) revendiquent leur appartenance à un style tombé en désuétude et citent sans complexe leurs influences majeures, Kiss et Def Leppard en tête. Le travail de composition est quant à lui attribué à l'ensemble du groupe. Le style old-school loin d'être plagieur a été reboosté par une production digne de ce nom, offrant aux auditeurs des tubes incontournables, de vraies machines à headbanger.
"Doc Hollywood", "Want it" ou "Do or die" restent dans le ton du glam, choeurs et refrains fédérateurs à l'appui. Quelques compostions ont subi un autre traitement: "Make ends meet" est davantage AOR et nous offre un frissonant break a cappella, "Death Row" et "Boneyard" ont une touche punk mélodique qui évoque les Hardcore superstars ou les Backyard babies, avec un travail de batterie et de guitare rythmique plus étoffé. Seule la derniere piste "The Gamble" sort du lot de part sa structure et sa durée. Avoisinant les 5 minutes ce dernier titre est composé de deux parties, l'une acoustique l'autre électrique, privilégiant toujours une mélodie imparable et un certain état d'esprit eighties ("Gamble" signifiant Jouer, dans le sens de parier de l'argent).
Vous l'aurez compris, cet album ne s'adresse peut être qu'à certains d'entre nous, mais il le fait avec talent et en respectant ce que les amateurs du genre ont toujours aimé. Puisque chacun prêche pour sa paroisse, il n'y a plus qu'à esperer que que le prochain album s'intitule sound of the loud MAJORITY...