Ancara est une formation finlandaise dont l’entrée en matière dans le domaine musical se situe vers le milieu des années 80. De nombreux changements de personnel au cours des deux dernières décennies ne semblent pas avoir affecté la volonté de ce groupe opiniâtre. C’est en 2003 qu’Ancara connaît enfin une stabilité plus probante qui permettra d’aboutir à l’écriture du premier album intitulé "Dawn" et dont la sortie s’est matérialisée en 2006. Cet opus a connu un relatif succès sur le territoire finlandais. Fiers de cette réussite, les musiciens se sont remis au travail courant 2007 pour nous présenter "Beyond The Dark", leur dernière production.
L’illustration de ce deuxième album, sombre et assez inquiétante, ainsi que son titre toujours en rapport avec cette atmosphère plutôt lugubre, laisseraient-ils entrevoir les prémices d’une reconversion d’Ancara vers le black ou le dark métal ? Que les fans de hard/heavy métal se rassurent, le groupe est bien resté adepte du courant qui fût à l’origine de sa notoriété. Ce nouvel opus bénéficie de surcroît d’une production extrêmement soignée qui procure aux dix titres une touche très efficiente. Un dénommé Timo Tokipelto, entre autre ami de longue date du chanteur, n’est d’ailleurs pas étranger à la puissance sonore dégagée par "Beyond The Dark".
Outre cette note positive, l’approche globale de cet album présente un groupe très à l’aise dans une mouvance hard et heavy où les mélodies font littéralement bloc avec des refrains aussi accrocheurs qu’attachants. Même si Ancara panache entre titres aux tempos plus soutenus, comme "Circles" et "Scarred" puis des rythmes plus lourds avec "Cranium Tension" ou "Snowflower", le point fort de "Beyond The dark" demeurre indubitablement le dosage érudit entre riffs crochus et mélodies entêtantes. Le plus bel exemple est démontré sur "Deny", véritable single en puissance, où la voix forte et claire de Sammy Salminen apporte les variations nécessaires à la réussite totale de ce morceau.
Certes, ce cocktail gracieux et agréable n’est pas nouveau dans un paysage où la brutalité vient taquiner favorablement l’effort mélodique. Mais Ancara sait faire preuve d’un bon sens évident pour pondre des petites perles comme "Just For Me" ou encore "When Everyone Else Is Gone" sur lequel la voix s’inspire d’un registre attenant au timbre particulier de Klaus Meine. L’enchaînement de titres aux rythmiques médiums impose cependant une légère baisse de régime sur la fin de l’album. Mais heureusement qu’un "Burn In Hell" (issu du premier CD) en version live vient redonner un bon coup de botte sur fond de gros riffs bien gras servis sur un plateau (lourd et métallique) par la paire de guitariste. Ce titre enchante également par son refrain, concis et doté d'une redoutable efficacité.
Ces deux mots résument assez convenablement le contenu de "Beyond The Dark". Il est évident que la prise de risque reste minime, mais Ancara s’impose finalement comme une formation qui parvient à tirer plus qu’honorablement son épingle du jeu, tout en restant dans la limite acceptable entre un heavy abrupte et une fibre mélodique non dissimulée. "Beyond The Dark" peut donc faire l’objet d’une convoitise pour tout amateur d’un courant dynamique par son aspect heavy et aérien par son côté plus subtil. Il devient maintenant évident d’affirmer que ce combo nordique a réussi son deuxième album et se doit à présent d’honorer son contenu sur scène. Aux dires du proche collaborateur Timo Tokipelto, les prestations "live" qu’il dispense sont explosives. En attendant, laissez tourner cette production dans votre lecteur pour être fin prêt à les accueillir au moment opportun.