Le précédent opus de Jon Oliva’s Pain (JOP), « Maniacal Renderings » avait permis à cette formation née des cendres de « Savatage » de se relancer musicalement en retrouvant une partie de l’âme de leur groupe d’origine. Menée par son charismatique chanteur Jon Oliva, la formation remet le couvert en cette année 2008 avec « Global Warning », bien décidée à concrétiser le succès ainsi retrouvé.
Généralement, on ne change pas une recette qui fonctionne. L’adage se voit confirmé avec un album en droite lignée de son prédécesseur proposant un heavy metal puissant et mélodique, dominé par une voix rocailleuse et saupoudré de passages orchestraux.
C’est ainsi que JOP nous renvoie une fois de plus à la grande époque de Savatage, celle de Streets et Gutter Ballet. Oliva s’est de nouveau aidé des passages de guitares que son frère Criss avait enregistrées avant sa mort, notamment une face B de Streets, Larry Elbows. Et si ce procédé peut apparaître à force un peu osé, il ne saurait gâcher le plaisir d’une écoute sans cesse plus passionnante.
« Global Warning » balance donc entre titres bien heavy et ballades épiques dans la grande tradition de Savatage. Commençant sur un morceau éponyme assez orchestral et grandiloquent, l’album se base par la suite sur des titres assez similaires dans leur construction, mélangeant avec brio guitares et claviers, pour un rendu toujours très efficace. Le chant, mélodique et éraillé, s’avère une fois de plus porteur d’émotions tout comme les très nombreux chœurs émaillant l’œuvre.
A coté de titres assez conventionnels mais variés, ressortent quelques pépites valant le coup d’oreille : « Before I hang » tout d’abord parce qu’il a été retravaillé à partir d’une ancienne composition avec ses faux airs de piano bars sur certains couplets comme à la grande époque, « Master » pour son originalité, son modernisme et son chant rempli d’effets électroniques et enfin l’épique « Firefly », ballade dans la grande tradition de Savatage, gorgée d’émotion brute avec des claviers magnifiques et des soli de guitare digne de ce que pouvait faire Criss Oliva de son vivant. Citons en outre les très heavy « The cost » et surtout « You never know, » petite bombe bien rentre dedans, pour leur regain de puissance, dû essentiellement à l’invité Ralph Santolla, qui joue notamment pour Deicide et Obituary.
« Global Warning » apparait ainsi explicitement comme une des premières grosses sorties du genre de l’année. Tout y est réuni pour que les fans de Savatage, un peu orphelins de leur groupe fétiche, s’y retrouvent. La classe est bien au rendez-vous et si malheureusement Savatage ne revenait pas, le fait de savoir que le flambeau est toujours bien gardé par Jon Oliva permet d’envisager l’avenir avec sérénité.