Certains groupes de black métal devraient vendre leur disque avec un tube d’aspirine extra fort. Pourquoi commencer cette chronique avec un commentaire aussi désobligeant certains demanderons? Tout simplement parce que rarement un avertissement du genre aura aussi bien collé à ce « Infiltration Downfall Death » de la formation Black Métal canadienne Revenge. À l’heure actuelle, il existe très peu d’information au sujet de ce groupe si ce n’est qu’il fut fondé en 2000 à Edmonton et qu’il possède à son actif deux albums et une panoplie de démo.
Pour commencer, une chose va tout de suite sauter aux oreilles de l’auditeur, il s’agit de la production. Le groupe semble vouloir jouer dans la surenchère de brutalité avec une production volontairement abjecte. En black métal, une mauvaise production volontaire peut arriver à apporter un plus à une musique qui se veut noire et pestilentielle, sauf que là nous parlons d’une production très en dessous de la moyenne qui met très mal en valeur chacun des instruments. Du coup, la guitare se retrouve enterrée par une batterie beaucoup trop mise à l’avant avec, au final, un son de garage.
Ensuite, l’auditeur sera encore plus rebuté par des vocaux qui, sans remettre en question toute les bonnes volontés du monde à vouloir sonner maléfique, ne parviendront pas à le convaincre. Il ne comprendra ainsi rien aux hurlements black métal d’un chanteur aux grognements death qui évoque davantage des rots qu’autre chose. Pour ce qui est des musiciens eux même, ils arrivent de justesse à tirer leur épingle du jeu. C’est limite s’ils jouent dans les temps et de toute façon, un néophyte de l’extrême va avoir bien du mal à distinguer quoique ce soit dans ce chaos manquant cruellement de maîtrise…
En conclusion, voici un disque déconseillé à un néophyte du genre, davantage réservé à une élite amateur de bruitisme. Et encore, il y a fort à parier que la lassitude va gagner cette branche faute d’un manque flagrant de personnalité, d’une production médiocre et de musiciens pas toujours juste dans leur jeu. Alors bien sûr, il y a être maléfique et être « maléfique ». Ne parvenant malheureusement pas à l’être dans le bon sens du terme, les canadiens se sont vengés sur nos pauvres oreilles.