En ce moment, je suis en veine de cadeaux pour nos assidus lecteurs et je vais donc trahir le secret du fonctionnement ô combien rodé de la Music Waves Corporation en racontant une anecdote savoureuse survenue récemment (ah oui, on sait s'amuser, à la MW Corporation !).
Lundi dernier avait lieu la réunion hebdomadaire destinée à affecter à chacun de nous, pauvres chroniqueurs, les productions devant passer entre nos oreilles puis entre nos doigts. Chacun était donc extrêmement excité à l'arrivée de maître Torpedo, hormis Peter Hackett et Batric qui, comme à leur habitude, avaient pris place à côté du radiateur et étaient en phase de préparation de sieste.
Après quelques affectations faciles se présente le cas de l'album The Inside, de Jasmine Cain. A la vue de la pochette, beaucoup considèrent l'objet avec méfiance devant le discours semblant évidemment orienté vers un public aux hormones un peu trop en quête du Graal.
Vient alors une idée à ce sacré Peter qui donne sournoisement un coup de coude au Batric endormi et lui glisse à l'oreille "Eh, y'a le dernier Flower Kings qui vient d'arriver".
Batric, dans une espèce de réflexe qu'il n'est jamais arrivé à corriger, s'écrit "oui, moi ! oui, moi ! oui, moi !" et ne constate que trop tard le sourire narquois de son voisin.
Voila qui explique qu'aujourd'hui, je vienne vous parler d'un album sur lequel je n'aurais pas jeté plus qu'une oreille distraite.
(Pour ceux qui veulent savoir pourquoi je chronique cet album aujourd'hui en réalité, sachez qu'on m'a demandé si je voulais le faire, j'ai dit "oui", et voila. Avouez que c'est beaucoup moins drôle, non ?)
Deuxième round : je vais voir le site internet de la demoiselle et celui-ci n'est guère plus rassurant. Mon Dieu, la demoiselle est très jolie et le met en avant !
Une raison de plus d'avoir peur. Ce côté séduction cacherait-il un manque de talent déplorable ou n'est-il qu'une vitrine pour répondre à ce qui est malgré tout dans l'air du temps ?
Après le plumage, voyons donc le ramage.
On commence en annonçant la couleur d'emblée : un bon rock bien brut comme je les affectionne. Des compositions qui vont droit au but soutenues par une voix alliant féminité et hargne. C'est juste, maîtrisé et diablement bien interprêté.
Dans la construction, rien de bien original, c'est rock, c'est carré : du bon riff, du bon solo au milieu, une section rythmique (assurée pour moitié par la demoiselle en question) qui tient bien sa place.
Enfin, c'est carré jusqu'à un certain point car on sait aussi faire dans le surprenant avec "The Enemy", morceau à trois temps pas commun dans le style.
Que choisir alors dans un album que je qualifierais personnellement de bon mais basique ? Je retiendrai pour ma part le morceau titre mais également "Washes You Away" ou "I Want My Money Back", bien dans l'esprit de ce qu'on demande à ce type de production, et une mention spéciale pour un "Help Me" qui décoiffe plus que correctement.
A côté de cela, on ne loupe pas aux traditionnelles chansons douces, "November" et "Sweet Euphoria", certes belles mais dont je me serais passé aisément car à mon avis un peu incongrues dans le propos général.
Pour clore le discours, une petite recherche sur un célèbre site de vidéos s'imposait pour voir ce dont est capable Jasmine Cain sur scène. Je ne saurais que trop vous encourager à aller dans ce sens aussi : vous découvrirez qu'elle ose se frotter sans sourciller au "You Oughta Know" d'Alanis Morissette et va même jusqu'à reprendre le "Tush" de trois texans bien connus, sans la barbe toutefois.
C'est donc avec un plaisir non dissimulé que je n'aurais qu'un conseil à lui donner et me permettrai de paraphraser une fameuse réplique d'une célèbre sitcom des années 90's en m'écriant un tonitruant "Joue, Jasmine, joue... ça te donne bonne mine !"