Damnation est le 8ème album de ce groupe qui faisait jusqu'à "deliverance", leur précédent album, dans un métal death progressif. Faisait ? Oui faisait, car cet opus marque un tournant important dans la carrière d'Opeth qui change radicalement de style. Il faut préciser que, tout comme pour les 3 précédents albums, le groupe a été épaulé au niveau création par Steven Wilson des Porcupine Tree.
Le premier changement vient de ce qui m'avait empêché d'écouter un de leurs albums jusqu'au bout, à savoir la voix. Le chant clair a désormais complètement remplacé le style guttural. Le second vient de l'absence totale de riffs qui enlève à damnation tout aspect métal.
Comme on pouvait s'en douter, l'inspiration de Steven Wilson est loin de se faire discrète. L'album se rapproche des productions un peu moins récentes de Porcupine Tree, très atmosphériques. Sur certains cotés, notamment sur les parties chantées, une certaine réminiscence à Anathema se fait ressentir mais la ressemblance n'existe que sur quelques passages.
Dans un style entre rock néo progressif et rock atmosphérique, les pistes sont construites sur des mélodies très calmes, lancinantes et mélancoliques. Guitares acoustiques et claviers s'accordent pour emmener l'auditeur dans une sorte de spleen sonore, rehaussé par quelques solos de guitare électrique dans un style entre pop et blues. La voix, neutre et suave, s'accorde parfaitement au genre.
Après avoir tellement entendu de bien de ce groupe je crois que j'en attendais trop. D'où une légère déception à l'écoute de cet opus. Même si les mélodies ne sont pas désagréables " Damnation " est loin d'apporter autant d'émotion que des références dans le même genre que sont Anathema ou Porcupine Tree voir même de groupes nettement moins connus tels que Timothy Pure ou No-man. Plusieurs écoutes n'y auront d'ailleurs rien changé. Elles auraient même souligné le coté un peu trop répétitif de certaines pistes.