Cela faisait 6 ans que les fans attendaient cet évènement. Depuis la sortie de All Is Quiet Now, la presse avait crié au split du groupe. Mais quoiqu'on ait pu dire, Arid est bien là aujourd'hui avec All Things Come In Waves. Groupe majeur en Belgique, c'est surtout la voix et la personnalité du leader Jasper Steverlinck qui rendra leur musique quasi-incontournable dans le plat pays. Souvent comparé au timbre et au coffre de Freddie Mercury, Jasper se permet tous les excès avec sa voix: haut perchée et parfaitement contrôlée, elle est une des clefs du succès rencontré par ces belges originaires de Gand.
Autant commencer avec le point noir de cet album (et a fortiori du groupe): les compositions sont courtes (entre 2 et 4 minutes) et la longueur de l'album s'en ressent inévitablement. Pour 10 chansons, le groupe se permet le luxe de ne tirer que 34 minutes de musique. D'où la possible déception de l'auditeur lorsqu'il arrive au bout sans avoir rien d'autre à se mettre sous la dent. Little Things of Venom ne durait déjà que 44 minutes. L'artiste d'aujourd'hui serait-il plus fainéant qu'auparavant ? Où sont les double-albums ? Les morceaux de 22 minutes ? Certes, nous sommes ici dans un univers pop-rock formaté radio... Mais ces 34 minutes peuvent s'apparenter à une légère tromperie. Dommage.
Pour ce qui est du contenu, c'est tout autre. Au fil des albums, le piano a pris le pas sur les compositions à la guitare acoustique, de telle sorte que l'essentiel de ce All Things Come In Waves est basé sur les quelques touches noires et blanches. Ce choix de laisser la guitare un peu en retrait donne au final un album plus mélancolique, romantique et poétique.
Comme nous pouvions nous y attendre, la voix est la "Arid's Touch". Words, le single, en est le parfum résumé: le chant peut être mielleux, aigu, émouvant et en même temps puissant. En comparaison avec les deux précédents albums, il faut tout de même noter que les performances vocales sont moins impressionnantes, ce qui donne une tournure plus intimiste à l'album.
Même sans nécessairement démontrer toutes les capacités de son chant, Jasper parvient à déclencher des moments d'émotion très forts comme sur le Why Do You Run ou encore If You Go.
Il ne faut pas beaucoup d'explications pour parler de ce dernier album d'Arid. Comme pour les autres opus, nos 4 musiciens opèrent dans la simplicité la plus totale. Les compositions ne sont pas compliquées, la guitare ne fait aucune prouesse technique, le piano est là en accompagnement et la voix donne une couleur mélancolique à l'ensemble. C'est tout simplement joli. Si l'album avait été plus long d'une dizaine de minutes, il aurait certainement pu prétendre à une note plus prestigieuse. Quoiqu'il en soit, il ne faut désormais plus nécessairement se tourner vers l'Angleterre (Coldplay & co) pour trouver de la pop de qualité.