Deux ans après « Noble Savage », album révélation leur ayant permis de tourner avec des groupes comme Manowar ou Black Sabbath, les américains de Virgin Steele remettent le couvert avec ce quatrième opus prenant le nom de "Age Of Consent". La version dont nous allons vous parler est une nouvelle mouture basée sur la première réédition de l’album, sortie en 1997, qui avait déjà remodelé la structure de l’album originel. Deux reprises ont ainsi été rajoutées à la carte en sus d’un titre inédit en fin d’album.
Avant de s’adonner à une comparaison drastique des versions de cet album, il peut être intéressant pour ceux qui découvriraient cette formation d’en faire une rapide description et de profiter de cette réédition pour s’autoriser un bref retour dans le passé.
Car Virgin Steele était aux débuts des années 90 au sommet de son art. Les amateurs se rappelleront d’ailleurs avec une certaine nostalgie l’excellent diptyque "The Mariage Of Heaven And Hell" débuté en 1994. Mais avant d’atteindre cette consécration, il leur aura fallu dépenser beaucoup d’énergie en sortant plusieurs albums, tous basés sur un heavy metal classique développant la particularité d’être épique.
Ce « Age Of Consent » fait ainsi partie intégrante de cette montée vers le haut du podium et il poursuit logiquement la volonté débutée avec Noble Savage de mélanger des tonalités médiévales et épiques. Les thèmes chers au leader et chanteur du groupe, David DeFeis, s’orientent toujours vers la guerre, la mort et l’héroïsme dans les temps anciens visant tout particulièrement l’époque romaine.
L’album débute avec un tube imparable, à la fois épique et puissant, "The Burning Of Rome", qui met largement en valeur les qualités vocales de DeFeis. Toujours dans cette démarche consistant à rendre hommage à la Rome antique, nous citerons "Lion In Winter", un titre un peu plus agressif mais tout aussi réussi.
Le reste de l’album présente un Virgin Steele plus foncièrement métal et très direct, avec des titres assez "burnés" tels que "Let It Roar" ou "Chains Of Fire". Nous retrouvons également des titres plus catchy, très rock, dans un esprit proche de Saxon ou de Manowar comme Tragedy" ou encore comme l’excellent "On The Wings Of The Night" au refrain imparable. Citons aussi "Seventeen" qui sonne presque comme un hit de Van Halen et la reprise de Uriah Heep, "Stay On Top", qui s’intègre bien à la fin de disque avec ce même côté fun.
Maintenant, si l’unité globale de l’album n’est pas remise en cause par la réédition de 2008, il faut reconnaitre que l’impact n’est pas négligeable. Les trois titres ajoutés, d’une durée de près de 20 minutes, renforcent largement le côté épique de l’album et détonnent un peu du reste de l’album. Les différences se font tout d’abord au niveau du chant, David DeFeis ayant pas mal évolué vocalement durant les 10 ans qui se sont écoulés et ayant tendance à plus forcer sa voix et évidemment au niveau de la production, les moyens n’étant pas les mêmes il y a 20 ans.
En outre "Age Of Consent" était en son temps un disque bien partagé entre deux aspects. Typé hard rock facile et direct dans son début, le disque commençait par "On The Wings Of The Night" puis il devenait épique et plus complexe. Dans la nouvelle mouture, cette évolution est moins évidente, l’ordre des titres ayant été modifié. Même si cela transparaît encore un peu, une première écoute montre rapidement que l’album avait été pensé très différemment avec 10 titres comparé aux 18 de cette version. Deux interludes ont également été rajoutées pour renforcer l’aspect héroïque et épique.
Il ne fait aucun doute que "Age Of Consent" est à la base un excellent cru de Virgin Steele et cette réédition lui fait tout simplement honneur. La trouver couplée avec sa première version, histoire de pouvoir comparer, aurait pu être un petit plus…