Si certains styles peuvent manquer de références, le Hard Fm n'est pas de ceux là. Cependant, malgré un récent regain d'intérêt et la régularité des sorties d'albums, ces références n'ont guère évolué depuis des lustres.
Rares sont les nouvelles formations qui sortent du lot - le formatage du style est un frein évident - et nous devons souvent compter sur les vétérans pour espérer écouter un album qui marque.
Fort heureusement, côté hard US, House Of Lords a fait ses preuves il y a longtemps, et peux prétendre enseigner son art à qui veut bien l'entendre.
Un silence radio de près de douze ans (1992 à 2004) et des changements de line-up conséquents n'auront pas entamé l'enthousiasme et la persévérance de ce groupe désormais culte. Ceux qui ont apprécié "World Upside Down" verront en "Come To My Kingdom" une suite logique à la carrière du combo californien. Ce sixième album a tout pour plaire, à commencer par son livret dont le dessin toujours soigné souligne le professionnalisme des musiciens.
"Pugotario Overture n°2" prouve une nouvelle fois que la beauté d'une courte introduction instrumentale ne justifie pas toujours sa place sur un album : La mélodie est certes agréable mais l'absence de thème récurent au sein de l’œuvre la fait un peu passer pour un simple exercice de remplissage. Mais avouons le, c'est une invitation à l'écoute des plages suivantes qui ne se refuse pas.
Produits dans le plus grand respect du hard mélodique par le chanteur James Christian, chaque titre est la représentation fidèle de ce que devrait être un Hit. Pour le mixage, le vocaliste s'est offert les services de Dennis Ward, qui n'a plus rien à prouver depuis le superbe travail effectué avec Pink Cream 69, et divers artistes de la scène métal.
Détailler chaque morceau n'aurait pas vraiment de sens car l'ensemble est comme d'habitude très homogène. Soulignons malgré tout l'effort fourni pour les orchestrations, et surtout pour le travail sur les mélodies dont l'impact est immédiat et irréversible.
Habituellement, seuls les refrains marquent les esprits durablement. Mais House Of Lords sait aussi rendre les couplets mélodieux et mettre en valeurs jeu de guitare et chant choral en jouant sur les breaks et le sens du rythme de ses 14 morceaux.
Le titre éponyme est relayé par des compos aux riffs parfois plus appuyés (I Don't Wanna Wait All Night), des ambiances davantage portées sur l'AOR (Version électrique d'"Another Day From Heaven", orchestration de "The Dream") et bien sûr, des tubes calibrés pour la scène (In A Perfect World, Your Every Move...)
Le clavier toujours présent reste suffisamment discret pour ne pas envahir l'espace sonore mais contribue à créer une atmosphère FM clairement identifiable. La six-cordes est utilisée à bon escient, offrant quelques démonstrations bienvenues (Heaven Can Save Us) et le chant ne pourrait pas mieux s'accorder au style. On frise la perfection dans ce domaine.
James Christian et sa bande ont une nouvelle fois mis l'expérience au service du talent (ou l'inverse!) et bien des années après le succès de groupes cultes et malheureusement éphémères (Hardline, Bad English...), "Come To My Kingdom" pourrait à son tour devenir un incontournable.
Le Hard rock en ressort gagnant, et nous avec.