Commençons par ce que les lecteurs de cette chronique doivent savoir : la formation autrichienne Belphegor est, et devrait sans aucun doute rester une valeur sûre du Black/Death brutal. Fondé en 1993, ce groupe avait comme objectif de coupler les ténèbres du black métal à l’extrême puissance et technicité du death métal. Beaucoup de leur œuvres devinrent alors des références dans le genre « musique maléfique » ainsi que « machine à broyer des colonnes vertébrales ». Et alors que nous avons déjà eu droit à des merveilleuses œuvres de black/death de leur part, comme le puissant « Necrodaemon Terrorsathan » ou le surpuissant « Goatreich – Fleshcult », voilà qu’arrive en 2008 un « Bondage Goat Zombie », soit 2 ans après leur « Pestapokalypse ».
La musique de Belphegor ne surprendra nullement ceux qui la connaissent. En effet, ce « Bondage Goat Zombie » va surtout s’adresser aux fans inconditionnels de la formation autrichienne. Ce manque d’évolution n’est cependant pas à prendre comme un défaut et les amateurs du genre se délecteront avec ce black/death brutal et satanique très bien produit ; inutile de changer cette recette gagnante dans ces conditions…
La batterie folle furieuse de Torturer fait toujours mouche avec ces blast-beats ravageurs et sans pitié, les voix black et death de Helmuth blasphèment toujours tout autant et les mélodies démoniaques arrivent toujours à instaurer cette ambiance maléfique propre à l’ensemble de leur œuvre.
Conceptuellement parlant, il est clair que le titre de l’œuvre risque de faire rire bien des néophyte ou autres réfractaires à ce genre de provocation. Mais il faut savoir que Belphegor a toujours été très provocateur notamment au niveau de l’image et de la musique. Les paroles ne dépareillent donc pas et sont dans la lignée de ce que pouvait faire Deicide à titre d’exemple. À réserver donc à ceux qui n’ont pas peur de ce genre de folklore plein de second degré.
Au final, c’est donc une nouvelle livraison plus qu’acceptable que les autrichiens de Belphegor nous livrent, bien que surtout réservé aux irréductible fans du combo.
Mais qui a dit après tout qu’il fallait à tout prix se renouveler pour être dans le coup ? Une recette bien réutilisée peut encore fonctionner et ce « Bondage Goat Zombie » en est la preuve. À se procurer, sans crainte donc, pour les fans et les amateurs du genre.