Si je vous dis Grèce vous me répondez l’Acropole, le Parthénon, Athènes, le canal de Corinthe, les Météores, les Cyclades, le bleu de la mer, le blanc des murs, le soleil, les plages, l’Ouzo, le Retsine, le championnat d’Europe 2004 (!!!!), le sirtaki et…Demis Roussos…Ha ! Artémios Ventoúris Roússos, quel chanteur, quel bassiste !...Quoi ?...ha je ne suis pas sur Music World.fr ?...MW pourtant…hein ?...le W c’est pour Waves ?...pas World ?...oups…hé bien je me retire sur la pointe de mes pieds (grecs) et je laisse la place à qui de droit pour continuer cette chronique du nouvel album de…de qui déjà ?...Firewind…bien bien…
Un passage de témoin olympique plus tard…
Oui, c’est ça, va surveiller ta flamme Achille !...pfiou…enfin débarrassé de cet olibrius au pied mal formé (oui, le pied grec en fait est un pied ou le deuxième orteil est le plus avancé – c’était la minute culturelle, vous pouvez débrancher le neurone)…nous allons pouvoir commencer à évoquer le cinquième album de ce groupe grec (on l’aurait deviné !) qui commence à faire sérieusement parler de lui…Mesdames et Messieurs, ci-juché sur son temple majestueux, introducing FIREWIND, le bien nommé vent de feu !
Prenons, si vous le voulez bien, le parti d’un synthétique retour en arrière. Ce groupe est né en 1998 grâce à Kostas Karamitroudis "Gus G.", son gratteux actuel. Il l’a laissé s’assoupir lors de son passage chez les suédois Heavy Métalleux de Dream Evil, les allemands Power Métalleux (à l’époque) de Mystic Prophety et les greco/suédois Mélodico-Death Métalleux de Nightrage. Le grec est cosmopolite et éclectique (comme dirait Thierry Rolland). Cosmopolite et éclectique certes mais assoupi tout de même ! Alors le Gus a fait sonner sa pendulette et Firewind s’est réveillé en sursaut en 2002 avec un premier album. Depuis ils boivent des expressos qu’ils sucrent au Guronzan et ils ne dorment plus !
Bien, ceci étant dit, c’est bien joli tout ça, mais ils font dans quoi les Hellènes ?...dans le Laiko, le Smyrneïko Tragoudi, le Rébétiko (…rebranchez un pt’it coup le neurone - ce sont des styles de musiques grecques ...) ?...Que nenni, il font dans le Heavy Metal plutôt Hard Rock dans les tournures mélodiques et plutôt Power Metal dans la puissance.
L’album précédent, le très bon Allegiance, avait cartonné au pays du soleil levant et à domicile, ce grâce à ses mélodies, ses guitares tranchantes et l’excellente voix d’Apollo Papathanasio ex-frontman d’Evil Masquerade (Power Metal), de Meduza (Neo Classic Power Metal), de Time Requiem (Prog Metal Neo Classic), de Majestic (Metal Neo Classic) et de Sandalinas (Hard Rock Mélodique). Si vous accrochez à la voix, vous savez maintenant où aller la chercher.
Alors, ce squeud vous allez me dire, il vaut quoi ?...Ben il est bien…comment ?...Il faut que je sois plus explicite ?...Comme il vous plaira, le Client est Roi !...C’est parti !
Cela démarre vite avec Into The Fire, mais cela démarre mal. En effet, ça flingue dans tous les sens, mais la qualité mélodique est restée au placard. Ce n’est pas un mauvais titre, c’est juste un titre peu finaud. Head Up High rassure. La mélodie est de nouveau au rendez-vous. Certes, la batterie est un peu bourrine par instant, mais ne boudons pas notre plaisir car il s'agit de bon Heavy. Mercenary Man démarre façon Thin Lizzy et il apparaît rapidement qu'il s'agit d'un hommage au vu des premières paroles qui font référence à celles de Military Man, un fameux titre de Phil Lynott. La plage est mélodieuse, l’ambiance mélodique et celtique. Angels Forgive Me arrache d’entrée par ses riffs, certes peu originaux, mais néanmoins puissants. Le refrain est intéressant notamment sur les trois mots du titre et le break bienvenu pour permettre à Gus de jouer les jolis-cœur du manche. Remembered vous explose immédiatement au visage. Ca plombe dru ! Nous attendons la mélodie avec inquiétude. Elle arrive et déçoit un brin, puis à l’usure, finit par nous séduire. Là-aussi, nous trouvons un break similaire à la chanson précédente, mais, même s’il démarre tranquille, il s’affole ici beaucoup plus. My Loneliness calme les ébats. Il s'agit donc d'une ballade, exercice souvent tentée et rarement réussie, mais ici, cela fonctionne et c'est bien joué. La trame mélodique n’est pas mièvre et la puissance est au rendez-vous rendant cette affaire-là bien sympathique. Circle Of Life et son petit riff bien senti nous ouvre les bras. Nous sentons rapidement que cela va faire mal. Le little bridge arrive et la mélodie balaye tout sur son passage !...Ha le final avec ses chœurs chatoyants !...Simple, calibré, efficace. Rompez !...The Silent Code vous bouge les tympans immédiatement par son attaque puissante, mais la mélodie nous laisse froid. Simpliste et raté ! Maniac, astucieusement placé derrière redore ce blason musical. Cette reprise de Michael Sembello, titre jumpant tirée du film Flashdance est astucieusement "hardifiée". Nous avons ici à faire à une totale réussite, notamment le solo énergico-mélodieux de guitare. Bluffant ! Allez, on garde le meilleur pour la fin ?...Life Foreclosed démarre de manière inquiétante…Ozzy sort de ces corps !...puis la mélodie surgit et cela fait très mal. Le titre souffle le chaud et le froid entre la mélodie et les couplets, tout cela nous arrive en plein visage comme des vagues sur une berge. Bien joué les garçons !
Voilà donc un disque, même s’il semble inférieur au précédent, à recommander aux amateurs du genre qui ne se sont pas encore lassés des arrangements assez redondants de ce genre musical. Messieurs, continuez à chasser loin de vous cette lassitude qui en a fait succomber plus d’un, un petit plaisir sonore, c’est toujours ça de gagné !