En 1977, Camel sort "Rain Dances", et amorce un léger virage, quittant le domaine symphonique pour un univers plus jazzy, confirmant la tendance pressentie dans "Moonmadness". Le remplacement de Doug Ferguson par Richard Sinclair, issu de Caravan, groupe phare de la scène Canterbury, n’y est pas étranger. Autre apport, Mel Collins (ex-King Crimson, s’il vous plaît !) vient apporter de riches sonorités de sax.
Sur cet album, nous retrouvons l’excellent travail de Peter Bardens aux claviers. Que ce soit dans 'Unevensong', 'Highways Of The Sun' ou 'Skylines', les sons, typés seventies, sont excellemment variés et servent parfaitement l’ambiance, souvent ambiguë, entre planante et inquiétante. Sur 'Elke', Brian Eno vient en guest de luxe apporter sa touche aérienne pour un instrumental tout à fait réussi.
Comme souvent (surtout à cette époque), Camel est plus à l’aise sur les parties instrumentales que sur les vocaux, assez plats, à l’image de 'Metrognome'. La dynamique n’étant pas le point fort de la voix de Latimer, il se trouve mieux placé dans les calmes ballades comme sur 'Tell Me', tout en délicate atmosphère avec une jolie flûte.
Le coté jazz déjà cité est très présent dans 'First Light' et son passage à deux voix au sax, 'Metrognome' et son intéressant rythme 7/8, assez fréquemment utilisé par le groupe, ou surtout sur 'One Of These Days...' qui laisse même une impression de libre improvisation.
Ainsi, même si ce "Rain Dances" ne peut pas être considéré comme un album majeur dans la discographie de Camel, il reste quand même très attachant et se veut un témoin précieux d’une inspiration un peu à part dans le prog des seventies.