Mesdames et messieurs, faites du bruit pour Dusty Rhodes le texan ! 185 centimètres pour 137 kilos ! Admirez ce beau bébé ! Comment ? Ce groupe n'a rien à voir avec Virgil Riley Runnels Junior, le catcheur américain des années '70/'80 ? Voilà qui est fâcheux... En réalité, le Dusty Rhodes And The River Band est composé de 6 musiciens californiens dont First You Live est le premier véritable album, après la démo Cut Open Like a Fish sortie en 2006. Leur univers musical est assez barré et indescriptible. Entre le folk des années '60/'70 des groupes tels que Simon & Garfunkel ou les Beach Boys et le rock US des Neil Young, Crosby, Stills & Nash et compagnie, nos 6 musiciens ont trouvé une sentier musical non balisé.
Le nom du groupe viendra, d'une part des claviers Rhodes utilisés par Dustin Apocada et d'autre part, de la Santa Ana River, qui s'écoule dans le voisinage de Anaheim en Californie. La seconde caractéristique de l'album viendra des coulisses où l'on retrouve le claviériste de Mars Volta, à savoir Isaiah "Ikey" Owens qui joue ici le rôle de producteur. Assez finaudé, entrons dans le concret !
Le morceau sobrement intitulé Intro laisse doucement penser aux choeurs utilisés par les Beatles pour All You Need Is Love. Avec l'apport des différents instruments (accordéon, violon, mandoline et j'en passe), le groupe se permet tous les excès. C'est le cas sur Dear Honey, single de cet album. Une autre spécificité vient de la voix éraillée, criarde et complètement déjantée qui englobe le tout. Elle frise la fausse note avec subtilité sans jamais pour autant l'atteindre.
Dans un style un peu différent, les compositions comme Strike ou Oh Icicle, où l'accordéon et le violon sont plus utilisés, font penser à du Counting Crows voire du Train. Bref, de la pop américaine à écouter sur la plage en été. L'ensemble est entraînant, délirant, joyeux et met de bonne humeur.
A chaque médaille son revers et lorsque les 6 musiciens se laissent emporter par leur fougue californienne, la musique s'en ressent. Sur Leaving Tennessee, enfilez vos santiags, votre chapeau de cowboy, prenez votre colt et tirez en l'air tout en dansant sur la place de votre village et vous serez parfaitement dans l'ambiance de la mélodie. Autant la mandoline ou le violon sont plus qu'appréciables, autant le banjo n'est pas du plus bel effet.
Enfin, une facette plus hard-rock acoustique du groupe fait son apparition sur Street Fighter dans laquelle les quelques riffs font monter les décibels et par la même occasion, la cote du groupe.
Au final, ce First You Live est un véritable ovni de 47 minutes dans le paysage audio d'aujourd'hui. Outre le fait que les 6 musiciens offrent une pop/folk sans prétention, ils créent un univers musical délirant et réchauffant. Malgré les petites faiblesses de l'album, ils offrent une palette de couleurs musicales allant du plus simple accord de guitare au joyeux banquet où chaque instrument s'est donné rendez-vous. Bref, voici une galette qui apporte un véritable plaisir d'écoute... ce qui est évidemment l'essentiel.