Making Contact est un album particulier dans la discographie du groupe UFO. Sorti en 1983, il fût leur premier véritable échec commercial depuis l’émergence de leur notoriété et il précéda de quelques mois la première séparation du combo.
Leur talentueux bassiste Pete Way avait quitté le navire juste après l’album précédent (Mechanix) et ce ne fût pas un évènement sans conséquence. Depuis l’extraordinaire Live Strangers in the Night, la qualité des prestations vinyliques d’UFO n’avait jamais connu de faiblesses. No Place to Run, mais encore plus Mechanix et (top du top) The Wild, the Willing and the Innocent avaient comblé d’aises les amateurs de l’OVNI anglais.
Et arriva Making Contact avec sa pochette sympathique qui assure côté publicité des Télécoms… Et la déception est un tantinet au rendez-vous…
Pourtant Blinded by a Lie en ouverture mériterait presque sa place dans Mechanix avec son riff très caractéristique d’UFO, son agréable mélodie et son final avec ses chœurs bien trempés, mais il manque le panache des albums antérieurs. Certes, la ballade You and Me est presque aussi réussie que Terry (Mechanix), mais tout cela est bien loin de Profession of Violence (The Wild, the Willing and the Innocent), Chapman ne nous refaisant pas, par exemple, le coup du solo inoubliable qui tire les larmes des yeux. Bien entendu les anglais nous proposent une belle envolée mélodique comme ils savent en produire avec The Way the Wild Wind Blows, mais tout ceci est un brin fade comparé à Let it Rain (Mechanix) ou It’s Killing Me (The Wild...). D’accord le mid-tempo Call my Name est mélodiquement bien troussé, mais ça sent le manque d’inspiration malgré l’agréable solo de Chapman. Assurément, le morceau bonus Everybody knows porte en lui quelques réminiscences mélodieuses à succès des albums précédents, mais que toutes ces satisfactions sont fugaces…
Au rayon des ratages, nous trouvons la mélodie de When it’s time to Rock, tout juste rattrapée par ses deux parties instrumentales bien envoyées, mais aussi les titres All Over You, Push, it’s Love et The Gateway vides de magie.
Au rayon des satisfactions, hormis celles déjà citées, comptons tout de même le très bon titre A Fool for Love, son chatoyant solo couplé guitare/synthé et son terme illuminé par de somptueux chœurs, les couplets fameux de Diesel in the Dust. Il n'y a pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent.
Le groupe a certainement senti qu’il n’avait pas pondu là un album gigantesque quant on voit qu’il a fait appel à l’excellent mais néanmoins très théâtral bassiste Billy Sheehan sur la tournée qui suivit et quand on constate que ces shows étaient peuplés davantage d’œuvres musicales passées que de morceaux de Making Contact. Certains d’entre-vous se rappelleront peut être leur passage en France, notamment à Bordeaux à la Salle du Grand Parc le 8 février 1983 (j’ai la place n° 00001 à vendre !...mais non j’étais pas tout seul !...mauvaises langues !...). Sheehan assurait le spectacle avec sa sangle de guitare style « sapin de Noel »… de l’art de convaincre par l’hypnose…
Ainsi donc, vous pouvez l’entrapercevoir en ces lignes chers lecteurs, l’UFO des 80’s fût et ne sera plus jamais. Certes, l’OVNI est encore de ce monde, il a survécu à moult splits et rebondi sur des renaissances nostalgiquement bienvenues, mais il n’a jamais retrouvé sa puissance et ses qualités mélodiques, en tous cas combinées.