En 1998, Age Of Impact, le premier opus d'Explorer's Club, avait été très loin de me convaincre. Je ne le prenais guère que pour un side-project de plus, sans grand avenir. Eh bien, cet album enfonce le clou et finira de nous persuader que ce n'est pas Explorer's Club qui nous fera oublier Transatlantic ou Liquid Tension Experiment, pour ne citer qu'eux.
Pour ceux d'entre vous qui n'aurait pas eu l'honneur d'être présenté au club, ce groupe est composé de musiciens venus d'horizons progressifs divers. Dans le désordre et en essayant de n'oublier personne, on retrouvera donc ici des membres du groupe du regretté Frank Zappa, de Kansas, Dream Theater, Shadow Gallery, Megadeth et de Cairo. Tout ce petit monde est réuni sous la houlette de Trent Gardner, claviériste de Magellan.
On a donc ce qu'on pourrait appeler un club d'excellents musiciens mais tout le monde sait depuis longtemps que bons musiciens ne signifie pas forcément bonne inspiration.
Premier choc en écoutant cet album : la production. Terry Bozzio tape sur sa batterie et nous, on entend une espèce de soupe percussive immonde pendant toute la durée de l'album. La guitare rythmique est noyé dans des nappes de clavier et le tout est ensuite étouffé pour donner un son très sourd. De plus, les voix sont criardes.
Pendant un court instant, je me suis demandé si ce n'était pas mon matériel audio qui posait problème mais un court passage par le dernier Dream Theater m'a confirmé que c'était bien la production de Raising The Mammoth qui laissait fortement à désirer.
Second choc : la musicalité. On a franchement l'impression que cet album a été écrit intégralement en deux jours. Rien ne décolle. On a des musiciens qui jouent une musique certes pas désagréable mais qui ne donne pas envie de passer l'album en boucle. Ca n'est pas franchement mélodique, ça n'est pas expérimental non plus… ceci dit, ça n'est pas mauvais… en fait, c'est seulement long.
Une réelle bonne idée pour Trent Gardner serait de faire comme Transatlantic et Liquid Tension Experiment : s'arrêter après le second album. En revanche, je ne suis pas certain que, comme pour les deux autres, il y en ait beaucoup pour pleurer sur la fin d'Explorer's Club.