Il est probable qu’à la vue de l’artwork de cet album, un bon nombre de lecteurs va, à défaut de zapper directement la chronique, certainement cliquer sur le lien menant à celle-ci avec une fébrilité déconcertante. En effet, un artwork repoussant ne donne généralement pas envie de se pencher sur un album, et inversement, une pochette agréable à regarder ou créant une sorte de curiosité chez l’auditeur peut l’amener à s’intéresser davantage à une œuvre musicale. Le ramage de « Millenium » se rapportera t-il donc au plumage ?
Un son plutôt vieillot, une utilisation massive de claviers des 70’s, une voix neutre sans expression, des arrangements dans l'ensemble peu attrayants avec un feeling quasi-inexistant, une impression de déjà-entendu datant de plus de trente ans, le tout provoquant une certaine lassitude qui va en s’accentuant tout au long de l’album, voilà comment nous pourrions décrire en toute franchise la musique de Cosmic Nomads. Ce défaut d’originalité, allié à un manque d’émotivité chronique, paraissent d’autant plus décevants qu’un certain potentiel se dégage à l’écoute de certains passages.
En effet, on remarque quelques initiatives intéressantes au sein de « Millenium », comme notamment le fait d’avoir des titres variés quant à leur nature. Se succèdent des morceaux longs et plutôt progressifs, comme « Trolltog – Long Are The Ages » ou encore « In Paradise » ; d’autres bien courts aux allures commerciales (je parle du commercial époque 70’s… vous voyez le genre), à l’image de « Obey The Universe » ou « Where The Lions Weep » ; et enfin des musiques instrumentales, même si elles se font redondantes et donc lassantes, comme « Global Heat » ou « The Engulfed Forest ». Nous retiendrons également quelques petits passages assez sympathiques qui éveilleront l’attention de l’auditeur, comme les morceaux instrumentaux assez déjantés ou encore le riff lourd et pesant soutenant toute la structure du dernier titre, « Road To Heaven » (de loin le meilleur morceau de l’album), donnant libre court à des soli de guitare floydiens remarquables.
Hélas, en dehors de ces bien maigres moments suscitant l’intérêt, la majorité des titres n’apportent rien de plus à ce qui a été fait il y a trente ans de cela dans un genre qui a, depuis, complètement évolué. Pour illustrer ces propos, nous citerons la très poussive « Obey The Universe », dont le refrain mièvre et lassant, avec ses chœurs aux effets dépassés, donnera directement à l’auditeur une envie de presser le bouton « suivant ». Il en ira de même avec « Where The Lions Weep » qui est un titre assez similaire au précédent… Dans la même lignée, nous évoquerons également « Global Heat », instrumentale dont l’intérêt est ultra-limité, tenant sur un seul riff de guitare répétitif doublé d’un clavier rejouant le même air en boucle… Enfin, nous citerons « Millenium Toccata », premier mais aussi dixième titre de l’album (une vaste escroquerie, le second titre n’étant que la version complète du premier) s’inspirant de « Toccata et fugue en ré mineur » de Jean-Sébastien Bach, et reproduisant un Rock des années 70 peu original.
« Millenium » se trouve donc être un album décevant dans son ensemble malgré quelques points intéressants. Un album réservé aux fans absolus de Rock des 70’s qui pourront peut-être y trouver leur compte.