"Fortissimo" est le second volet de la Trilogie "Requiem" lancée en 2007 par les australiens avec "Mezzo Forte" et qui viendra se clore avec "Pianissimo" dans un futur proche. Comme son titre peut l'indiquer, ce nouveau chapitre est, et sera le plus lourd et agressif des trois grâce à un mélange de doom enrichi d'une touche de death et de symphonique.
Virgin Black justifie son patronyme quelque peu antinomique, et derrière la thématique de son œuvre, par les attributs contradictoires de pureté et d'obscurité qui peuvent caractériser l'humanité. Malgré les convictions chrétiennes de ces membres, le groupe cherche souvent à expliquer que sa musique est une exploration de spiritualité qui tente "d'accentuer la différence entre l'Eglise et les aspects spirituels de Christianisme".
A côté de ces considérations spirituelles, Virgin Black pratique avec "Fortissimo" un doom épuré et lancinant faisant intervenir, afin de rendre la trame plus dramatique, des instruments classiques, des chœurs ainsi qu'une soprano, de manière plus ou moins marquée au fil de l'album. Considéré comme proche des opus de My Dying Bride ou Paradise Lost, "Fortissimo" affiche une noirceur funeste accentuée par le chant d'outre-tombe voire parfois démoniaque de Rowan London.
Rarement le rythme s'accélère - excepté paradoxalement sur "Silent" où les fûts de Luke Faz cessent le temps de quelques envolées d'être métronomiques alors que les guitares s'affolent également de leur côté - et les titres de toute leur lourdeur s'étirent en moins de trois quarts d'heure sur des schémas finalement très itératifs. L'ambiance glauque, sectaire, rythmée par des guitares massive et crasseuses se retrouve sur chaque nouvelle piste accentuant l'effet d'oppression qui se dégage de l'ensemble. "Fortissimo" se terminera sur "Darkness" de très bonne facture (ainsi que "Forever", son pendant calme qui reprend avec un piano triste et solitaire le thème de "Darkness") peut-être parce que plus enclin à se faire changeant et harmonieux.
Virgin Black offre ici un album court, qui réussi malheureusement à être répétitif mais qui devrait néanmoins plaire aux amateurs d'ambiances lourdes et lugubres. Les australiens nous font rentrer facilement dans leur monde sépulcral, le décor funèbre se dessine très vite et aurait pu se faire beaucoup plus engageant si le style trop dépouillé aux motifs rabâchés n'entraînait pas cette impression tenace d'une œuvre ébauchée.