Depuis 2003, date de création de Poets Of The Fall, de l'eau a coulé sous les ponts. Avec ce troisième opus, les finlandais très peu connus en France continuent leur quête du sommet des charts scandinaves. Les deux premiers efforts avaient dores et déjà assis la notoriété de POTF dans leur pays avec à la clé une pellée d'albums vendus ainsi que de nombreuses nominations à leurs "awards" locaux. S'ensuivirent des tournées au-delà des contrées nordiques, en Russie, en Inde comme aux Etats-Unis pour cette dernière tournée.
'Revolution Roulette' représente, outre une certaine consécration, un événement attendue par toute une armée de fans. Et c'est par une recette utilisant les mêmes ingrédients d'un rock rythmé dans un format accessible et d'un pop légère que le combo investira une nouvelle fois les bacs. A côté des groupes autochtones tels que Nightwish, Sonata Arctica ou Children Of Bodom, POTF a préféré chercher son inspiration auprès de formations s'apparentant à Placebo ou Muse mais pas seulement…
Pour introduire l'album, POTF a choisi d'imposer un rock énergique avec "More" suivi du proche mais plus sombre "The Ultimate Fling". Les choses évoluent un peu sur "Revolution Roulette" s'approchant de Depeche Mode, et "Psychosis" titre hybride teinté d'indus. De leur côté, "Fragile" tout comme "Where Do We Draw The Line" entraînent l'auditeur à travers les contrées des ballades douces et sentimentales au combien foulées et surtout mieux réussies par d'autres.
Nous en sommes là, la moitié de l'album vient de s'écouler dans nos oreilles pourtant habituées au formatage des ondes FM et sans doute demandeuses d'autres choses, moins dans une mouvance qui plaira à un large public certes mais qui susciteraient des émotions différentes, plus contrastées. Les refrains accrocheurs sont bien présents, les mélodies restent plaisantes mais malheureusement sont dépourvus d'originalité.
La seconde partie pourrait révéler de plus belles surprises, sait-on jamais, un peu à l'image de "Passion Colors Everything" qui dégage une certaine ardeur plutôt communicative. Peine perdue, les mêmes éléments, excepté le punk-rock "Save Me", reviennent à la charge et qui pourraient laisser l'auditeur sur un sentiment d'indifférence.
Malgré leur succès incontestable au-delà de nos frontières, Poets Of The Fall balance un "onze titres" plutôt convenu, affichant un manque d'audace indéniable bien que, chose non négligeable, relativement agréable à l'écoute. Pas de quoi se relever la nuit donc, mais présentant de belles choses qui plairont aux amoureux de la première heure.