De même que Mike Oldfield lorsqu'il sortit son génial "Amarok" ou les Flower Kings et leur "Garden Of Dreams" sur l'album Flower Power, Echolyn s'est ici essayé à l'exercice ô combien difficile du morceau géant. Mei, en effet, est l'unique morceau de cet album qui, en ce qui me concerne, est une excellente surprise.
Le style d'Echolyn est tout ce qu'il y a de plus classique et l'imagination est totalement absente de cette production. Mais on a beau aimer les groupes imaginatifs et novateurs, on peut également apprécier la musique bien jouée et dégageant une certaine sensibilité ou un certain punch. Echolyn a ce qu'il faut dans ce domaine.
Dès le début de l'album, on est dans le déjà-entendu : une intro douce, avec renfort mélodique à la flûte traversière, une voix calme et reposante, des violons un tantinet mielleux, etc… Pour un peu, on se croirait presque revenu en 1973, grande époque des Genesis, Yes, Gentle Giant et Van Der Graaf Generator.
L'ensemble de l'album oscille entre rock progressif, ballades folk et ambiance soixante-huitarde sur le retour. Les morceaux tranquilles, voire même très tranquilles, alternent régulièrement avec des compositions plus nerveuses, s'il est permis de s'exprimer ainsi car la nervosité semble être à Echolyn ce que la finesse est à Slipknot.
Les plus exigeants d'entre nous se demanderont pourquoi investir dans les albums d'Echolyn alors qu'il leur reste encore peut-être quelques Yes à se procurer, et ils n'auront pas complètement tort. Ceci dit, Mei est un bon album, qui mérite qu'on s'y attarde. Les membres d'Echolyn ont un seul défaut : celui d'être nés trente ans trop tard pour paraître originaux.