Trois ans après « War », album concept dans une veine opera Rock/Metal, Mattsson nous revient avec un tout nouvel opus, « Dream Child ». Cet intervalle de temps n’a pourtant pas été synonyme de repos pour ce guitariste multi-instrumentiste finlandais. En effet, l’homme est très actif car non content de diriger le label « Lion Music », il a aussi sorti un album avec son autre groupe « Book Of Reflections » ainsi qu’un disque instrumental.
Pour ce nouvel album solo, Mattsson s'est entouré d'un line up recomposé, ne gardant que son fidèle batteur, Eddie Sledgehammer. Parmi les nouveaux arrivants figurent une nouvelle chanteuse venue de Hongrie, Adrienn Antal, qui intervient également au sein d’un groupe local, Adrya, et Bjorn Lodin qui avait travaillé avec lui sur ses premiers disques à la fin des années 90.
Sur ce « Dream Child », Mattsson propose toujours une musique teinté de progressif et ancré dans un style qui lui est cher : le métal symphonique. Mais cet opus innove en proposant une ambiance plus gothique tout en mêlant l'ensemble à des mélodies empruntées à la world music avec, logiquement, des aspects ethniques très présents.
Ainsi, "Dream Child" est un véritable voyage musical qui débute après une courte intro par "Prelud To Life", très joli titre mêlant guitare acoustique, électrique et instruments orientaux, rehaussé par des passages de claviers de qualité.
Outre des titres classiques ("Dream Child" dans une veine assez heavy) et des morceaux tels que "Killing Everything", proche des meilleurs productions du genre métal symphonique (à situer entre Epica et After Forever), Mattsson nous propose des compositions fortement influencées par la world ou le classique. Citons "This Is Our Time" et ses passages à fortes consonances tribales qui donnent une couleur chaude au titre, et qui s’impose comme un des temps forts du disque, ou encore "Until Our Last Goodbye" qui profite de l’apport d’instruments classiques se mixant très bien au chant. Ces ingrédients se retrouvent sur "Heaven And Hell Unite" qui est un très bon morceau dont la partie classique est de fort bonne qualité avec nombre d’instruments se mélangeant astucieusement avec des chœurs à la Therion. Enfin se détache "See The Dreamer Behold", débutant comme une ballade acoustique avant de se transformer en un excellent morceau progressif grâce à un superbe passage vocal de Bjorn Lodin soutenu efficacement par les claviers.
Avant de conclure, il faut souligner l’extraordinaire prestation d’Adrienn au chant, qui sonne comme un mélange de Sharon Den Adel (Within Temptation) et de Anneke Van Giersbergen (Agua de Annique, ex The Gathering) qui présente ici une maturité étonnante pour une chanteuse encore débutante.
Mattsson réussit donc un coup de maître avec cet album. En modifiant ses habitudes, il arrive à proposer une musique variée et de grande qualité et surtout, il sort d’un certain carcan heavy speed prog relativement banal. D'autre part, ce disque est également celui d’une révélation, Adrienn Antal, qui en un seul album se place parmi les meilleures vocalistes du genre.