The Blue est le sixième album des Italiens de Novembre, groupe fondé au début des années 90 par les frères Orlando. Inspirée aux origines par un black métal aux forts relents « Dark », la formation s’est doucement dirigée vers une musique plus atmosphérique. C’est d’ailleurs avec « Classica », son troisième album sorti en 2000, que le succès a débuté… Succès concrétisé grâce à l’opus Materia en 2006 sorti chez Peaceville qui présentait une œuvre tout en finesse et d’une profonde beauté.
Avec « The Blue », Novembre s’accorde un retour dans le passé, en prenant le risque de surprendre ceux qui avaient été séduits par l’aspect soft de Materia. En effet le groupe revient à des sonorités nettement plus agressives avec notamment des vocaux death et dark omniprésents tout en conservant certains éléments atmosphériques.
Les deux premiers titres se veulent ainsi particulièrement incisifs avec un « Anaemia » qui mixe le côté dark et l’aspect mélodique avec aisance puis un « Triesteitaliana » se rapprochant de « My Dying Bride » par son chant et qui musicalement emporte l’auditeur dans un tourbillon à la fois sombre et mélodique.
Après ces débuts très virulents, Novembre calme le jeu avec le très beau et acoustique « Cobalt of march » aux allures d’un titre de Opeth époque Blackwater Park, ou « Bluecracy » dans la même veine, mélange parfait entre passages heavy et chant clair. On retiendra encore « Nascence » et son chant féminin se mêlant au chant clair de Carmelo Orlando pour un résultat tout en nuance qui devrait plaire aux fans de Materia.
Violence, tristesse, mélancolie, volupté… A l’image du titre « Zenith », Novembre se joue des étiquettes et propose un savant mélange de genres et d’émotions. The Blue apparait donc comme une réelle réussite qui devrait conquérir un large public, les fans d’Opeth et de My Dying Bride en priorité. Au final, le seul élément qui viendra limiter l’adhésion de nombreux amateurs de belles mélodies sera indéniablement le choix des vocaux gutturaux.