Si leur précédent album, alternative 4, représentait un tournant dans la carrière d'Anathema, présentant ce groupe non plus comme gothique mais atmosphérique, « judgement » est une véritable consécration. Et qui dit consécration, dit album exceptionnel... Je vous invite donc à découvrir un des albums qui m'a apporté le plus d'émotion et de frissons.
Judgement n'est pas particulièrement technique, et se base même sur des mouvements simples et lents. Il n'est pas non plus d'une originalité sonore ou stylistique renversante. En effet, les compositions s'appuient sur un mélange de riffs plus ou moins lourds comme le veut le genre et de guitare acoustique. A ces éléments s'ajoutent des parties de piano aux mélodies courtes et redondantes.
Rien de bien extraordinaire dans le fond. Mais c'est justement dans la forme que l'alchimie fait de cet album un moment de plaisir intense. De la première à la dernière piste, Anathema nous plonge dans un monde de tristesse et de regrets et nous fait partager ses doutes.
Chaque cri, chaque lamentation est exprimée par le biais non seulement d'une voix extraordinaire de clarté et d'intensité mais aussi par les instruments et particulièrement les solos sur fond de guitare saturée aux sonorités pink-floydiennes.
Parfois une voix féminine se fait entendre pour souligner un peu plus l'aspect mélancolique de l'ensemble et peut être pour rappeler que l'album traite d'un sujet concernant les deux sexes : les relations amoureuses.
Combien de fois ai-je fait écouter cet album et combien de fois ai-je eu des retours plus qu'enthousiastes. Faisant parti de mes cinq albums favoris parmi les centaines que j'ai écouté, je ne peux que vous inciter instamment à tendre une oreille sur ce petit bijou.