Après un silence de trois ans, Everon revient sur le devant de la scène avec son troisième album : « Fantasma ». Enregistré dans leur propre studio, Spacelab, cet album a la particularité d'appartenir à une catégorie assez originale que j'appelle métal néo-progressif. La description que je vais vous faire devrait vous en apprendre plus sur « Fantasma » et par la même occasion sur cette appellation.
Les connaisseurs auront sans doute deviné que la musique d'Everon se situe entre du métal progressif et du rock néo-progressif. L'aspect métal est décliné par les nombreux riffs, plutôt heavy, qui se retrouvent à peu près partout. L'aspect néo-progressif vient de l'utilisation poussée des claviers (piano et synthé) et des harmonies instrumentales extrêmement travaillées. Ces deux mouvements fusionnent donc pour proposer un déferlement de sons et d'accords, sans l'agressivité qui caractérise bien souvent le style métal. L'ampleur de la production ne fait que renforcer cette sensation d'amplitude.
Tout le talent d'Everon est d'avoir su éviter toute fatigue lors d'une écoute prolongée. Ce résultat vient de l'alternance de passages très fournis ou se mélangent tous les instruments et de passages plus dépouillés, où seuls le chant et le clavier (piano) ou/et la guitare acoustique se font entendre. Vous ne trouverez ici pas une seule dissonance. Harmonie semble être l'adage d'Everon qui s'évertue à nous faire ressentir la musique plutôt qu'à impressionner par sa technique.
Sans être incontournable, « Fantasma » est un album très attachant. Celui qui recherche quelque chose d'original et relativement complexe risque fort de ne pas être satisfait. L'amateur de jolies mélodies ne pourra qu'être enchanté.