Le groupe adopte son rythme de croisière d'un album par an. Ce troisième opus, Dawn of victory, marque un tournant dans la carrière du groupe à de multiples égards. D'abord, le succès va grandissant. D'autre part, c'est aussi un tournant musical que je déplore un peu. Rhapsody va perdre de sa "magie" en décidant de revenir vers un métal plus direct et incisif au détriment de ce qui faisait un chef d'oeuvre de SOEL.
Finis donc les arrangements énormes et les passages extrèmement symphoniques. L'alliance speed mélo et classique est toujours au rendez-vous mais se fait moins énorme, moins éclatante aussi. C'est un choix des têtes pensantes du groupe pour s'imposer sur un marché comme l'Allemagne, plus tourné vers un métal brut. Loin de moi l'idée de dire que ce "Dawn Of Victory" est un mauvais album mais il fait pâle figure comparé à son incroyable prédécesseur.
Je me dois néanmoins de préciser qu'il est l'album qu'apprécient les détracteurs du groupe. Hé oui, les allergiques à Rhapsody aiment cet album pour les raisons que j'ai citées concernant ma déception.
Autre chose importante, Daniele Carbonera n'est plus derrière les futs (je parle bien évidemment de la batterie et ne fais pas l'apologie de boisson alcoolisée), ce qui entraîne un autre problème. Son successeur serait plutôt adepte du matraquage simpliste qui confère un aspect lassant à la musique et gâche parfois la mélodie par un bourrinage peu nécessaire et une production désarçonnante. A sa décharge, cet album contient pourtant de très bons titres. Une semi-déception liée au fait de l'excellence du back catalog des Italiens.