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Asia nous revient dans sa formation initiale (d’où le "Phoenix"…) qui n’avait plus enregistré depuis "Alpha", sorti en 1983. Certes, beaucoup de disques estampillés Asia sont parus depuis, mais sans ses figures de proue, parties une à une à l’exception de Geoff Downes qui a assuré la continuité pendant tout ce temps. Revoilà donc Wetton, Howe, Palmer et Downes sous la bannière asiatique pour notre plus grand plaisir.
Car oui, ne faisons pas durer l’insoutenable suspense plus longtemps, ce disque valait cette reformation, sans aucun doute possible. Après avoir fait une tournée en 2006 pour fêter les 25 ans du groupe, après que John Wetton ait subit un triple pontage coronarien durant l’été 2007, nos quatre compères se sont réunis en studio pour nous concocter quelques perles. Et cette fois-ci (voir les chroniques des disques "Asia", "Alpha" et "Astra"), le duo Wetton/Downes ne s’accapare pas la quasi-totalité des titres, mais laisse place à deux compositions de groupe ou solitaires (Wetton et Howe), mais aussi, c’est intéressant, à une reprise. Nous y reviendrons.
Pour la énième fois, le disque débute par un tube, ce qui n’est pas pour nous gêner, mais pour nous rappeler combien ce groupe sait composer simplement et efficacement. "Never Again" est un tube (il en a au moins le potentiel), mais pas seulement. C’est une très bonne chanson (dont les premiers accords de guitare font craindre un remake éhonté de "Heat Of The Moment", mais fausse alerte) qui annonce un album plein de mélancolie. Ce sentiment, porté par la voix si particulière, chaude, de John Wetton, nous le retrouvons dans presque tous les titres, notamment dans les couplets de "Nothing’s Forever" et "I Will Remember You", le refrain de "Parallel Worlds" ou encore dans le titre complet "Orchard Of Mines". Ce dernier d'ailleurs est un cover de Globus (dans l’album Epicon) et dont le thème avait servi de support musical à une bande-annonce de Spiderman 2. Si vous avez l’occasion d’écouter l’original, n’hésitez pas…
2 titres ont une durée dépassant les 8 minutes, ce qui n’est pas coutume chez Asia version Wetton : "Sleeping Giant–No Way Back–Reprise" et "Parallel Worlds–Vortex–Deya". Le premier est un assemblage entre un instrumental composé par Geoff Downes, "Sleeping Giant" et "Reprise" (très Yessien), et "No Way Back" (très accrocheur), inséré au milieu. Le deuxième est une suite ouverte par un "Parallel Worlds" totalement émouvant, suivi d’un passage instrumental, dans lequel Carl Palmer sort des sentiers battus, et un final composé par Steve Howe dans lequel il nous gratifie d’un thème à la guitare classique. "Wish I’d Know All Along", qui enchaîne, est aussi de Steve Howe. C’est le plus compact des morceaux de l’album, le plus dense.
Si un ou deux titres seulement semblent un peu plus faibles que les autres ("Alibis", "I Will Remember You"), c’est du au très bon niveau général de ce CD qui, après plusieurs écoutes, laisse un sentiment de profondeur que n’avaient pas les autres albums de ce combo. La crainte de John Wetton pour sa vie aurait-elle eut une influence sur l’ambiance ("An Extraordinary Life", qui ferme le disque, est un hommage vibrant à la vie, dont il est facile d’imaginer l’origine). Et n’oublions pas que tout le monde est au moins vingt ans plus vieux. Paradoxalement, le son d’Asia, lui, n’a pas changé, comme si ils avaient enregistré cet album dans les mêmes conditions que dans les 80’s.
J’avoue que je craignais la déception tant la reformation semblait tardive et peut être un peu vénale. Mais à l’arrivée du disque, la pochette de Roger Dean, la voix de John Wetton, la guitare de Steve Howe, et tous les ingrédients qui font cette heure de musique, mes craintes se sont envolées. A chaque écoute, une émotion sourde s’installait en moi, comme si la musique me transmettait la mélancolie de ses auteurs. Certains détracteurs parleront de sensiblerie, je serais plutôt de ceux qui parleront de sensibilité. Et comment douter que ces musiciens au crépuscule de leur carrière en aient ?
Plus d'information sur
http://www.originalasia.com/
LISTE DES PISTES:
01. Never Again - 04:55 02. Nothing's Forever - 05:46 03. Heroine - 04:53 04. Sleeping Giant-no Way Back-reprise - 08:10 05. Alibis - 05:40 06. I Will Remember You - 05:11 07. Shadow Of A Doubt - 04:18 08. Parallel Worlds-vortex-deya - 08:12 09. Wish I'd Know All Along - 04:07 10. Orchard Of Mines - 05:11 11. Over And Over - 03:33 12. An Extraordinary Life - 04:56
FORMATION:
Carl Palmer: Batterie Geoff Downes: Claviers John Wetton: Chant / Basse Steve Howe: Guitares
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(3) AVIS DES LECTEURS
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Le retour de Steve Howe ne fait pas tout, ce serait un peu facile. De fait, Phoenix entre en scène tant bien que mal ; sans être désagréables, les mélodies un peu aseptisées de "Never again" et de "Nothing’s forever" n’accrochent pas durablement l’oreille. Mais à partir d’ "Heroine", l’émotion décolle de fort belle manière, et le vaisseau tient remarquablement bien son cap, jusqu’à la clôture. Avec un magnifique lot d’offrandes instrumentales et rythmiques, comme le savoureux break d’ "Alibis" aux airs de clavecin médiéval, ou les tirades de hautbois et de flûte de pan de "I will remember you". Dès la première écoute, on retient la richesse des ambiances, la qualité des arrangements, la variété rythmique et la cohérence émotionnelle. Diversité et homogénéité, une recette pourtant complexe à mettre en œuvre. Phoenix embarque à son bord les ingrédients nécessaires à la cuisson d’un grand Asia, tout en s’affranchissant de ce qui le tire vers le bas (le côté bourrin…). Alors effectivement, faut-il la présence de Steve pour cela ? Je ne sais pas si c’est ce qu’il faut conclure, mais en tout cas c’est aussi l’album de la renaissance pour John Wetton, comme en atteste le simpliste mais très émouvant "Extraordinary life". Un Phoenix criant de sincérité, et au final l’un des meilleurs de la discographie. A classer certainement dans mon top 5 asiatique.
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j'ai découvert l'album Phoenix après celui d'OMEGA plus récent. De fait l'album phoenix apparait globalement plus faible et plus décevant : moins d'énergie (l'impression parfois d'un album solo de wetton), un accompagnement musical bizarre, plutôt hétérogène qui donne l'impression de morceaux mis bout à bout, des longs morceaux (2 de 8 mn) qui n'en sont pas vraiment, un instrumental mou (auquel on préfère les rares instrumentaux de aura ou arena...). Néanmoins, quel plaisir de les retrouver, d'entendre la voix de John sans presque aucune ride, d'entendre les arpèges caractéristiques de HOWE, et les mélodies synthétiques de mr buggles.... Le premier morceau nous replonge dans Heat of the moment, mais çà perd de son énergie ensuite, la guitare manquant de mordant, et les ballades étant préférées aux morceaux plus péchus... Bon, à chacun ses opinions, et de nos jours, faut pas faire la fine bouche (qui aurait cru que ASIA sous cette formation reviendrait de nos jours; un peu comme Yes d'ailleurs, imaginez si la même chose se produisait avec pink floyd !!!!)...
Mais si j'avais pu j'aurai plutôt mis 6,5. En comparaison OMEGA vaut bien 9.
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Excellent retour des "vieux" du pop-rock progressif. Comme on accroche tout de suite, comme le "old tile "remonte, on se dit que c'est facile. Alors oui, c'est facile ! Comme pour les Icon, le duo Wetton - Downes roule sur du velours, mais quel velours ! Rien à jeter, que du bon à écouter et tant pis pour les grincheux !
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
3.2/5 (5 avis)
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STAFF:
3.5/5 (8 avis)
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