Il est de ces OVNI musicaux qui s’écrasent sur votre platine sans prévenir et qui vous font du bien. Celui-ci, qui a décollé de Suède, est pourtant loin d’en être à un coup d’essai, mais c'est le propre des OVNI de passer inaperçus du plus grand nombre. Machinae Supremacy s’est tout d’abord fait connaître de quelques initiés, en larguant sur le net un power métal fortement teinté de musique de jeux vidéo, leur empruntant maints gimmicks sonores provenant de leur fameux synthé, le SID. Les musiciens ont d’ailleurs composé quelques bandes sons de ces fameux jeux. Mais ils sont donc aussi réputés pour avoir mis leur musique en téléchargement libre sur le net. Ils affirment même que près de 100 000 titres sont téléchargés de leur site tous les mois. Peut-être, mais ce qui est sûr, c’est qu’après ce succès sur la toile et un CD sorti à leur frais, ils ont été repérés par Spinefarm, la boîte qui abrite Children of Bodom et Nightwish ; c’est un signe! Ceci est leur troisième album, et il porte la patte du producteur Fredrik Nordström (Arch Enemy, Opeth, At The Gates, Dimmu Borgir), c'en est un autre!
Et sur cette galette, les musiciens nous lâchent sans complexe et sans tabou un power métal très accrocheur à la rythmique et aux guitares bien burnées. Les morceaux sont truffés de ces sonorités de flipper et de gameboy. Cependant la pédale semble déjà plus douce que sur le CD précédent ou que sur les titres disponibles sur leur site (si vous accrochez, n’hésitez pas, vous serez gâtés, il y en a près de 60 disponibles).
Écoutez pour commencer « Need For Steve », « Truth of Tomorrow » ou « Sid Icarus », bourrés d'énergie positive, ils sont bien représentatifs de leur approche originale. Le chanteur, qui a bien progressé par rapport aux productions précédentes, me fait quant à lui bigrement penser à celui de Freedom Call, Chris Bay. Et la comparaison peut être poussée plus loin. Car comme ces derniers, la "machine suprême" (traduction approximative) est douée pour nous pondre des riffs très mémorables, sur des mélodies, il est vrai, parfois un peu faciles.
Mais il y a du potentiel ! Ecoutez « Skin », composition un peu plus ambitieuse dont l’intro plaintive rappelle Angra et qui, crescendo, nous dévoile une belle structure, complexe sans être alambiquée; vraiment prometteur. Pour le reste, il n’y a aucun titre à jeter, même si tous ne sont pas du niveau des précités. Je citerais volontiers « Dark City », également moins linéaire que la moyenne, « Edge and Pearl », bien hard et dont les claviers évoquent un peu Paradise Lost ou encore « Stand » et sa basse ronflante. Et puis n'oubliez pas la reprise, non pas géniale, mais bien "destroy" de « Gimme More » de Britney Spears... Aucun complexe je vous dis!
Faites comme eux, poussez le volume à fond et lâchez vous. Ces musicos n’ont aucune crainte des préjugés et des critiques, ils nous pondent simplement une musique jouissive basée sur leurs références sincères. Leur album s’écoute avec plaisir d’une traite, même s’il restera peut-être anecdotique dans l’histoire de la musique. Mais peu importe... Gimme, Gimme More !!!