Tiens, une nouvelle pousse dans la pépinière polonaise ! Au milieu d’une production locale déjà fournie et souvent de qualité, parmi les Riverside, Collage, Satellite, Albion, Millenium, Osada Vida et autres Quidam (j’en passe, il y a actuellement 42 groupes polonais référencés sur MW !), l’auditeur est curieux de découvrir ces nouveaux venus (qui ont quand même fait paraitre un premier CD en 2005). Ouvrons donc grand nos feuilles et voyons de quel bois ils sont faits !
Si le début lorgne plus vers Osada Vida, avec une attaque très synthétique posée sur une rythmique plutôt appuyée en 5/4, le ton va rapidement s’orienter vers une efficacité pop sur les refrains, ce qui n’est pas une critique : Openspace sait faire preuve d’un bon savoir-faire musical, plantant ça et là des lignes très mélodiques souvent rehaussées de choeurs, qui savent accrocher l’auditeur. The Expanding Universe ou Chwile sont démonstratifs de ces qualités, qui rapprochent Openspace de Svan, un groupe qui nous avait délivré un très agréable album en 2003. A noter que le chanteur s'exprime ici en Anglais sur la première partie du disque, puis dans sa langue d’origine sur toute la seconde moitié.
Mais limiter Openspace à un AOR amélioré serait bien réducteur : le groupe est capable de pas mal de variations, ce qui le rend assez difficile à cataloguer. La rythmique se rapproche parfois de Riverside, avec des lignes de basse assez complexes et une énergie communicative. Ecoutez ainsi l’excellent instrumental Cul de Sac, ou Wiraz dans lequel des accents plus rétro se font entendre (avec un son d’orgue proche de Deep Purple).
Je n’ai pas trouvé de passage faible dans cet album, qui glisse constamment d’ambiances pop au métal prog, alternant les passages mélodiques et les sections plus alourdies (rythmiquement), à l’image du morceau final, 1201. Un reproche cependant, les limitations du chanteur Marcin Korzeniewski, assez juste dans les aigus, ce qui l’oblige à passer en force de temps en temps (So Far Away, Pogoda Dutcha), nuisant à la fluidité de l’ensemble.
Avec cet Openspace 2008, le groupe ne cherche pas à se lancer dans des explorations progressives à rallonge, mais fait preuve d’une certaine efficacité. A défaut d’une originalité marquante, il sait utiliser un alliage entre les valeurs sûres de la mélodie et du rendu rythmique, ce qui en fait un opus tout à fait performant. Le plant vigoureux nous livre donc une récolte d’un bon cru !