Kowtow est un album sorti en plein dans une période sombre pour le rock progressif ... Ces années (fin 80's, début 90's) où déferlèrent le disco, la new wave et autres joyeusetés qui faisaient dandiner le corps sans satisfaire l'oreille. C'est dans ce contexte que Pendragon sort ce deuxième album, 3 ans après The Jewel (et 3 ans avant le prochain !).
Ce petit préambule permettra peut-être à certains de mieux comprendre (et peut-être de pardonner) pourquoi ce groupe si attachant a pu commettre cet objet hétéroclite trop conciliant avec la musique commerciale. Les 3 premiers titres sont à oublier rapidement. Même si la voix et la guitare de Nick Barrett sont là, elles sont enlisées dans une "soupe" populaire bien fade. L'intro de "Time For A Change" et sa batterie à la Depeche Mode illustre bien mon propos et renforce mon désarroi.
Les trois balades qui arrivent ensuite, "I Wake The Rope", "2 am" et "Total Recall", relèvent un peu le niveau mais reste en deçà des compositions lentes que Barrett saura nous créer par la suite. Il faut attendre "The Haunting" pour entendre du Pendragon digne de ce nom. Le démarrage est peu fastidieux, mais le bon néo-prog que l'on est en droit d'attendre pointe enfin le bout de son nez et, vu le niveau global de l'album, ce titre fait excellente figure. On passera assez vite sur un "Solid Heart" trop pop pour être vraiment intéressant et nous nous attarderons sur le deuxième moitié du titre éponyme et néanmoins ultime. En guise de final, les 5 dernières minutes de "Kowtow" laisseront l'auditeur sur une bonne impression, juste ce qu'il faut pour se mettre en condition pour les excellents albums à venir.
Kowtow n'obtient pas la moyenne même si derrière la faiblesse d'une bonne moitié des compositions pointe l'excellence d'un futur grand groupe, fer de lance du mouvement néo-prog, qui enchante encore aujourd'hui les amoureux du genre.