M6 est le cinquième album solo original de Mike + the Mechanics : étrange, non ? En fait la parution d’une compil ("Hits", 1996) justifie cette appellation. Une écoute rapide montre un net changement de cap, les titres sonnant de façon beaucoup moins sophistiquée que précédemment (ce qui est marquant après l’excellent et dense "Beggar on a Beach of Gold"). Le changement apporté dans les compositeurs n’y est certainement pas étranger : BA Robertson et Chris Neil qui cosignaient pratiquement tous les titres avec Mike Rutherford, ne sont crédités que de 5 titres sur les 12 de l’album. Pour le reste, ce sont les chanteurs qui officient, Paul Carrack pour 7 titres et Paul Young pour 2 (toujours en association avec Mike).
D’où un gros changement d’esprit : M6 lorgne plus vers les styles “hit” : le pseudo-disco (Now That You’ve Gone), le simili-Beatles (Ordinary Girl, au début très Day Tripper), le presque-country-rock (Did You See Me Coming), le rock qu’on croirait fin 60’s (What Will You Do) ou le quasi-Rn’B (Whenever I Stop)...
Ludique, mais superficiel tout du long, cet album ne garde que quelques souvenirs des productions précédentes (When I Get Over You ou Look Across At Dreamland). Petits indices qui montrent un petit laisser-aller : les paroles sont plus anodines qu’auparavant (le groupe était assez versé dans l’ironie second degré), et les fins de morceaux se font à la sauvette. decrescendo.
Seule réelle innovation de l’album, une programmation soignée sur les sons (Now That You’ve Gone, Open Up, Asking), une piste que le groupe suivra ce manière spectaculaire dans son album suivant. Pour le reste, M6 reste un album sympathique mais très mineur dans la discographie de Mike and the Mechanics.