« Delusions of grandeur » est le quatrième album des américains de Circle II Circle, groupe fondé par l’ex-Savatage Zachary Stevens en 2002. Depuis leur premier album sorti en 2003, « Watching in silence », cette formation s’est placée dans la lignée de son illustre grand frère en proposant un heavy métal mélodique à la limite du progressif laissant une large place aux passages symphoniques pour ensuite se diriger vers un speed mélodique classique manquant bien souvent d’originalité.
A l’image d’un « Burden of truth » sorti en 2006 qui présentait un concept album un peu bancal sur le Da Vinci Code et un groupe un peu dépassé par son sujet et peu à la hauteur de ses ambitions, « Delusions of grandeur » semble être passé dans un moule que l’on pensait définitivement mis au placard à force d’avoir été utilisé. Il en est ainsi des deux premiers titres « Warning » et « Dead or Dawn » qui donnent l’impression d’avoir déjà été entendues dans nombre de disque de speed métal mélodique. Aussitôt écoutées, aussitôt oubliées !
S’ajoute à cette banalité quelques problèmes au niveau du chant qui pourtant se voulait le point fort du groupe. Tout d’abord, la production de l’album est assez moyenne et met beaucoup trop en avant la voix et surtout, en forçant trop sur des titres très heavy qui ne lui correspondent guère, Stevens se retrouve en difficulté sur plusieurs morceaux.
Heureusement, le naufrage est évité grâce à certains titres plus personnels. Citons tout d’abord « Forever » avec son chant plus lyrique, des soli superbes, et surtout un refrain de grande qualité puis « Waiting » et surtout « Soulbreaker » avec son atmosphère proche des débuts du groupe, qui permettent à l’album de gagne en densité. Il est en outre impossible de passer sous silence la superbe « Every Last Thing » qui sauve presque à elle seule l’album. Ce titre dans la veine d’un « The chance », parue sur « Handful of rain » de Savatage, démarre dans un duo piano voix du meilleur effet, Stevens retrouvant enfin complètement toute sa classe, pour ensuite présenter un passage bien épique avec soli inspirés et surtout une grande partie de la fin chantée en canon qui finira par donner le frisson.
Circle II Circle signe donc là un album en demi-teinte, et certainement le plus faible de sa carrière. Les fans acharnés de la tribu Savatage y trouveront sans doute leur compte, alors que les autres se pencheront plus volontiers sur le Global Warning de Jon Oliva et sa bande qui ont su préserver la patte Savatage. On souhaite en tout cas à cette formation de vite se reprendre quitte à prendre un peu plus de temps pour mieux peaufiner ses compositions.