Les fans de prog' parlent peu souvent de l'Italie, préférant les anglo-saxons, les synthétiseurs germaniques, les authentiques français... pourtant, l'Italie est un lieu privilégié pour le rock progressif, un pays où Genesis décolla vers le succès et où les groupes locaux sont nombreux. Musea nous en propose un : Tep Zepi, et son quatrième opus, Runaway Totem.
A première vue, on pourrait penser entendre Pavarotti se lancer dans un duo avec Robert Fripp... Le chant est rare, mais toujours italophone, et légèrement porté sur le lyrique, ce qui en soi n'est pas désagréable. Globalement, Tep Zepi est porté sur une vénération de la musique baroque, maquillée en expérimentation. Orgues, synthés majestueux, rythmes sombres, ambiances gothiques. Mais en fait, le groupe invente peu : quelques pirouettes de structure à la King Crimson, et le tour est joué.
Dans le fond, c'est de la bonne musique. Sur les bords, Tep Zepi confond souvent la démesure et la grandiloquence : certains passages sont pesants. Finalement, on a peine à extraire des morceaux précis de "Runaway Totem", chacun étalant, sur une trame de qualité, quelques erreurs notables. Au final, c'est un album plaisant quand on aime le noir et les cathédrales, mais ça ne restera pas gravé dans la pierre.