"Angel Down" est le premier véritable album en solo, tout du moins sous son nom propre, de l’une des grandes figures de la scène métal du début des années 90: Sebastian Bach. Celui qui fut le chanteur de Skid Row le temps de trois excellents album de heavy métal, avec comme point d’orgue, "Slave To The Grind" sorti en 1991, a connu des fortunes diverses et variées, après son départ du groupe en 1996. Il a enchaîné des projets tels que The Last Hard Men, puis a chanté sur un album de Frameshit en 2005. Il a aussi fait des comédies musicales à Broadway au début des années 2000 et a même participé à une émission de télé-réalité US ayant pour but de créer un super groupe de rock. Ce dernier, denomné Damnocracy, ne recueillera qu'un succès mitigé.
Enfin, il a beaucoup travaillé avec Axl Rose, le chanteur des Guns'N'Roses, en participant dernièrement au mythique album "Chinese Democracy", attendu depuis bien des années par les fans.
L’homme semble donc être un hyper actif mais, étrangement, alors que ses ex-compères de Skid Row ont su repartir de l’avant avec un nouveau chanteur, il n’a pas sorti d’album avec ses propres compositions depuis plus de 10 ans. Autant dire que le temps commence à peser pour tout les amoureux de celui qui possède une des plus belles voix du circuit dans le style heavy métal classique. Le bonhomme est capable de se faire tantôt mélodique, tantôt très puissant, à l’image des grands du genre, tel donc Axl Rose mais aussi Bruce Dickinson ou Rob Halford.
Ce "Angel Dow" arrive donc à point nommé pour rassurer tout le monde, et surtout pour relancer un talent aussi brut qu'exubérant et désordonné. Pour ce grand retour, Bach a su bien s’entourer, avec notamment Steve DiGiorgio (Death, Iced Earth, Testament) à la basse, et surtout un invité de marque sur trois titres en la personne de Axl Rose, qui ne s'est guère fait entendre sur un disque officiel depuis presque quinze ans.
La découverte de cet album nous replonge quelques années en arrière, Bach et sa bande proposant un bon vieux heavy rock tel qu’il était pratiqué au début des années 90. Et, même si cela pourra paraître désuet aux yeux de certains, le plaisir est réel à parcourir les 14 titres de ce disque.
Le début de l’album démarre en fanfare avec un très bon titre éponyme qui rappelle instantanément les années Skid Row ainsi qu'un "You Don’t Understand" aux allures de single en puissance. C'est sur la reprise d'Aerosmith, "Back In The Saddle", qu'Axl pose sa première intervention et il paraît en pleine forme, le morceau s'en retrouvant littéralement boosté musicalement.
Rose officie vocalement aux côtés de Bach sur deux autres titres et le duo créé est un réel plaisir auditif. "(Love Is) A Bitchslap" et "Stuck Inside" se révèlent être deux très bons morceaux de hard rock avec une légère touche heavy. Axl Rose a toujours sa voix éraillée qui a fait sa réputation et sa participation à l’écriture de "Stuck Inside" laisse des espoirs sur une suite des aventures des Guns'N'Roses.
Mais si certains sommets sont atteints avec ce début d’album, il ne faut pas négliger pour autant la suite du disque car elle est riche de plusieurs excellents titres malgré quelques longueurs ici et là et quelques répétitions. Nous citerons donc par exemple "American Metalhead" à la rythmique endiablée avec des parties de chants très rugueuses mais aussi "Negative Light" dans un ton ultra heavy qui, si il surprend un peu, colle plutôt bien avec la voix de Bach. Mais c’est bien dans les titres plus proches de son passé que la sauce prend le mieux. Ainsi, "Our Love Is A Lie" fleure bon le hard des années 80, de même que "Stabbin’ Daggers" et ses excellents passages de guitare avec notamment un excellent solo.
Enfin, nous avons également droit à deux ballades, style dans lequel Bach a toujours excellé du temps de Skid Row. Nous ne vous ferons pas l'affront de vous rappeler l’excellent "18 And A Life" parue sur le premier album du groupe en 1989. Avec "By Your Side", nous avons à faire à un classique du genre, bien interprété et joué. Avec "Falling Into You", Bach sort les violons et le piano pour un superbe morceau, qui plaira sans soucis aux fans du genre.
Sebastian Bach signe donc là un grand retour aux affaires en proposant un très bel album qui ravira les nostalgiques mais qui devrait aussi séduire les novices, une telle voix ne pouvant ne pouvant plus rester aussi longtemps dans l’ombre. Ce mélange entre gros son des années 80 et heavy plus rentre dedans étant d’une rare qualité, il serait dommage de passer à côté.