Une pochette fantasy, un look et un site tendance gothique, une chanteuse, des guitares incisives et des claviers omniprésents... le nouveau Nightwish 2008 semblerait presque arrivé, si ce n'était quelques différences de taille non négligeable.
Premier détail : Forever Slave nous vient d'Espagne. J'avoue que pour ma part, je connais peu le rock espagnol en général, non que je ne m'y intéresse pas, mais plutôt qu'aucune production espagnole ne m'ait réellement marqué ces dernières années. Que voulez-vous ? Ma préférence va vers les pays froids, on ne se refait pas, mais il faut également savoir prendre une pause ensoleillée de temps en temps pour la vitamine D.
Attardons-nous donc sur cet opus de ce jeune groupe.
Le style est simple et direct : un bon vieux rock oscillant entre gothique, électro et symphonique mais toujours très "pêchu", comme aime à le souligner mon pote Noise sur son style de prédilection.
Dans ce style, le premier point qui peut gêner est clairement la voix qui doit s'adapter, par sa tessiture et sa maîtrise, au style musclé. Ici, l'essai est transformé mais est plus à rapprocher d'une Sharon Den Adel (Within Temptation) que d'une Tarja Turunen (ex-Nightwish, rappel destiné uniquement à ceux d'entre vous qui auraient déserté nos pages durant les cinq dernières années).
Pour le reste, c'est du classique pur jus : double pédale par le bucheron aux gros bras, gros riffs, couplet, refrain, couplet, solo, couplet, refrain et ça repart, mélodies directement assimilables.
Et l'originalité dans tout ça ? Elle n'est pas complètement absente, certes, mais reste assez limitée et réside essentiellement dans des interventions vocales masculines dispensées par le batteur ou quelques touches électroniques surprenantes (le début de "GothiX Girls", titre intéressant sur plus d'un aspect).
Et comme d'habitude, le résultat va rester mitigé puisque nous voila à nouveau devant un groupe qui, marchant sur les traces de ses prédécesseurs, va souffrir de la comparaison et du sentiment de redite.
Comparaison difficile car à côté d'un Nightwish ou d'un Within Temptation, Angelica, bien que charmante, risque d'avoir un peu de mal à se faire une place reconnue. Comparaison toujours difficile car les idées de génie qui caractérisent les envolées symphoniques de Nightwish ou certains riffs de Within Temptation font de l'ombre à Forever Slave.
Mais effort à noter, car ces 5 espagnols montrent un réel besoin d'émancipation par l'utilisation mesurée et bienvenue des possibilités des rythmes et effets électroniques que l'on ne retrouve pas chez leurs ainés.
Intrinsèquement, la qualité est là mais souffre une fois de plus de la trop grande évidence de ses références qui amène à des comparaisons pas toujours favorables. On suivra avec intérêt la suite et on y reviendra souvent, bien que moins souvent que sur un "Once" ou un "The Silent Force".