Derrière ce nom énigmatique tiré d’un roman de Steve Erickson, se cache 2 musiciens américains, le guitariste Sepand Samzadeh et le claviériste Oscar Fuentes.
Autant l’avouer tout de suite, j’ai été plutôt impressionné par ce premier album sorti de nulle part. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Days Between Stations sait ménager les ambiances. Tour à tour mélancolique, électronique, pop ou encore progressif, il se dégage de leur musique un vrai sentiment de fraîcheur ainsi qu’une bonne assimilation d’influences diverses et variées (Pink Floyd, Tangerine Dream, Sigur Ros, Steve Reich ou encore Kraftwerk).
Dés le premier morceau « Requiem for the living », on sent que la volonté du groupe est d’installer un climat musical à la fois serein et inquiétant (on se croirait dans un film de David Lynch). Un motif répétitif au piano vient alors se poser et des vocalises convoquent le fantôme de Nusrat Fateh Ali Khan. Le morceau ne commence à décoller qu’à partir de la septième minute mais qu’importe, le groupe nous a déjà embarqué sur son navire (ou sa station si vous préférez).
« Either/or », le morceau suivant, est plus clairement inspiré par Pink Floyd, les vocalises féminines rappelant sensiblement « The Great gig in the sky ». Mais l’attention ne faiblit par pour autant alors qu’aucune parole n’a encore été prononcée. Suit un court intermède instrumental (« Intermission 1 ») avant qu’un des meilleurs morceau de l’album ne débute...
« How to seduce a ghost » possède une ligne mélodique à la guitare très accrocheuse bien que le piano lorgne un peu trop du côté de « Tubular Bells » sans que cela ne soit toutefois préjudiciable à la cohérence de l’ensemble. La bien nommée « Radio Song » pourrait passer sans problème sur les grandes ondes aux côtés des singles d’Air, l’ajout de cuivres rendant le morceau presque dansant sur son final. « Intermission 2 » sert de préambule à l’épique « Laudanum » qui clot l’album du haut de ses 22 minutes. Le saxophone, très présent, nous ramène une nouvelle fois sur les terres de Pink Floyd et du jazz rock avec en plus cette sensibilité mélancolique que l’on retrouve dans les meilleurs travaux de Pineapple Thief et de Lands End.
N’étant pas particulièrement attiré par les albums instrumentaux, il faut avouer que ce Days Between Stations possède de nombreux atouts propres à convaincre les septiques du post-rock et de l’ambiant. Un album tout en finesse et qui mérite toute notre attention de mélomane averti.