Formé en 2003, les Infadels avait secoué les pistes de danse en 2006 avec un album d’électro rock gentil à tendance punk, « We are not The Infadels ». Après avoir également réussi à convaincre sur scène, ils nous reviennent avec un album de punk rock gentil à tendance électro... Manifestement, l’objectif est plus large.
Cet album est produit par Martin Glover (Killing Joke), également producteur de nombreux groupes réputés tels que Depeche Mode, Siouxsie and The Banshees ou The Verve, ce n’est donc pas de ce côté là qu’il faudra chercher les faiblesses.
Eh oui, si vous étiez amateurs de leur électro rock et des multiples petits bruitages, il faut bien constater qu’une évolution patente s’est produite. Leur beat reste bien electro, mais leurs guitares et percussions sont bien plus rock. De même, les mélodies énergiques lorgnent plus vers The Alarm (« Chemical Girlfriend ») ou même The Hooters (« Circus of The Mad ») que vers les groupes électro évoqués par leur premier opus.
Et il faut le reconnaître, ça marche ! Les morceaux sont pimentés de gimmicks vocaux ou instrumentaux diablement efficaces. L’album est lui, truffé de singles potentiels. Parmi les quatre premiers titres, « Make Mistakes », un punky rock-pop endiablé et « Free Things for Poor People » un rock electro-folk plutôt disco à la mélodie imparable, sont déjà sortis ; mais « Circus of the Mad », avec ses chœurs affolants et « Play Blind », plus posé, qui rappelle un peu la sensibilité de The Auteurs, pourront assurer la relève.
Dans la seconde moitié du CD, c’est incontestablement le virevoltant « Chemical Girlfriend » qui émerge aux premières écoutes. Dur dur de résister à l’envie de taper furieusement du pied à son écoute. Et comme, sur ce morceau, la voix de Bnann nous évoque même le génial Mike Scott des Waterboys, pourquoi se plaindre... Le reste de l’album est aussi bon, un peu moins calibré ou directement accrocheur et ce n’est pas plus mal. Ce sont les uns après les autres, au fil des écoutes, que les derniers morceaux se révèlent.
Si la progression au niveau accroche des mélodies est impressionnante, le chant de Bnann Watts est aussi beaucoup plus inspiré et varié. La cohésion du groupe est parfaite, et la production a réussi à doser intelligemment les influences électro tout en retranscrivant bien l’énergie de nos 5 gaillards. Alors bien sûr, ces jeunes gens n’ont probablement rien inventé, et les rythmes sont parfois un peu binaires, mais ils nous ont pondu, avec leurs influences assumées, un fameux album d’amusement.