Après le remarquable « Songs for the deaf » qui voyait la participation de Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et contribua à faire connaître le groupe auprès du grand public, les « Reines de l’Age de Pierre » reviennent sur le devant de la scène en 2005 avec un nouvel album et de nouveaux participants (Billy F. Gibbons de ZZ Top et Mark Lanegan à nouveau).
Malgré le changement de personnel (Nick Oliveri, le bassiste, s’est fait viré), Queens Of The Stone Age (QOTSA pour les intimes) est, et reste, le groupe de Josh Homme qui produit et compose la plupart des titres. On ne change pas une formule qui marche, la musique est toujours aussi bluesy, lourde et mélodique.
Le « Stoner » que Josh Homme a mis au point avec son groupe évoque encore une fois ces grandes étendues désertiques américaines dans lesquels l’homme est livré à lui-même, où il peut exprimer sans complexe sa rage et se laisser aller à des délires psychédéliques que ne renieraient pas Hawkwind (comme dans « Someone’s in the wolf » par exemple). Mais cette expression musicale est également le reflet d’une certaine forme de liberté artistique que le groupe ne voudrait en aucun cas sacrifier sur l’autel de la réussite commerciale, autrement dit, QOTSA met toujours un point d’honneur à faire ce qu’il veut, à développer à la fois l’aspect mélodique de sa musique (« I never came »), son côté Black Sabbath (« Burn the witch ») ou encore à envoyer la sauce (« In my head » qu’on croirait échappé du rageur « Songs for the deaf ») et le tout, bien sûr, dans le même album.
Ceux qui connaissent le groupe savent que depuis « R », le deuxième album, QOTSA est devenu un groupe de rock majeur sur lequel on doit et peut compter. « Lullabies to paralyze » n’entache en aucune manière la discographie exemplaire que le groupe s’est constitué depuis quelques années, on peut même dire qu’il l’enrichit un peu plus.