La scène métal venant de l’hémisphère nord est décidément toujours aussi prolifique. End Of You nous vient de Finlande et présente avec "Mimesis" son deuxième album. Une fois n’est pas coutume chez Spinefarm, vous n’aurez pas affaire à un album « extrême », mais plutôt à une musique qualifiée par le label de « Dark Rock ». Mais que se cache t-il donc derrière cette appellation croustillante ?
Toujours à la pointe du modernisme, MW vous donne la recette de ce mouvement pour le moins obscur : Prenez une base métal/rock atmosphérique et mélancolique caractérisée par quelques riffs lents et des accords de claviers en fond, ajoutez-y un chant masculin clair et neutre, distillez quelques notes de piano ici et là pour former la mélodie, enrobez le tout dans une épaisse couche électro et vous obtenez une dizaine de compositions assez simplistes aux refrains immédiatement mémorisables formant ainsi un ensemble « Dark Rock ». Attention : point de prouesses techniques ni de constructions alambiquées tu ne trouveras au programme de cette galette qui a tout de même le mérite de pouvoir s’écouter aussi bien en fond sonore qu’en écoute un peu plus attentive.
Si sur le fond le constat peut s’avérer sévère avec des morceaux battis comme des chansons « pop » alternant couplets et refrains d’une manière très classique, sur la forme, End Of You a réussi quelque chose de plus affriolant.
En dehors de titres classiques, pas forcément désagréables à entendre mais pas non plus d’une originalité transcendante, quelques trouvailles permettent à ce "Mimesis" de sortir du lot. Citons tout d’abord le premier titre, « Better God », très ample, avec son introduction synthétique que l’on croirait toute droit sortie d’une compilation « Techno/Trance » et sa très forte valeur ajoutée émotionnelle. Passons sur la reprise de la bande originale du film James Bond « Goldeneye » manquant un peu de relief pour nous intéresser à « Over and Out » dont la mélodie au piano peut faire penser à Robert Miles et à « Paper Trails » aux deux dernières apportant un peu de puissance et d’énergie à un contenu globalement mollasson. Enfin il est impossible de passer sous silence "Driving Down The Void" et ses aspects symphoniques rafraichissantes et inattendus dans ce contexte.
Sans être la découverte du siècle, "Mimesis" propose ainsi un album au concept intéressant avec quelques belles réussites. A mon avis, End Of You aurait maintenant tout intérêt dans ses productions suivantes à prendre un peu plus de risques et affirmer son coté electro apparaissant comme son point fort et surtout comme sa différence…