Comme bon nombre de personnes, j'ai découvert Ray Wilson lors de sa période en qualité de chanteur de Genesis. Cependant, à la différence de bon nombre de fans de Genesis, Calling All Stations reste un de mes albums favoris de Genesis, au même titre qu'un Foxtrot ou un The Lamb Lies Down On Broadway. Genesis faisant partie du passé de Ray Wilson, comment s'en sort le monsieur en solo ?
Pas très bien, il faut le dire. Ray Wilson a une voix et sait s'en servir : il a son style, c'est chaud, juste, émotif, mais cet album aurait tendance à confirmer que le monsieur doit se contenter d'être le chanteur d'un groupe plutôt qu'un chanteur solo.
Change est un album d'une platitude déroutante. Tout commence mal dès qu'on pose les yeux sur la pochette : Ray Wilson pris sous son meilleur profil, mal rasé avec les cheveux qui tombe dans la nuque, mais quand même bien coiffé, genre rebelle mais pas trop. Et puis, en fond, on rappelle gentiment le World Trade Center, histoire de coller un peu plus aux préoccupations actuelles… Tout est fait d'emblée pour séduire le passant qui ne sait pas trop quoi faire de sa vingtaine d'euros.
Et ça continue dans cet ordre d'idée dès les premières notes. Une suite de chansons mélodieuses mais totalement plates et dépourvues d'âme. A la première écoute, on pense discerner ici ou là quelques moments propres à nous émouvoir, dans les constructions harmoniques ou le timbre de voix de Ray Wilson ; mais les écoutes suivantes démontrent qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Pour employer une image concrète, cet album dégage à peu près autant d'émotion et de talent que ne pourrait en produire la biographie de mon coiffeur.
Ray Wilson serait donc bien avisé de surveiller les places vacantes de chanteur dans de vrais groupes car il a indéniablement une voix. Quant à Change, il aura peut-être une place dans la catégorie "musiques d'ambiance" de votre discothèque, mais ça n'est même pas certain