Liquido… Voici un nom qui ne nous est pas inconnu ! Un petit tour sur la toile pour découvrir que ce groupe a connu son heure de gloire à la fin des années 90 avec un tube au succès international : « Narcotic ». Impossible qu’un seul d’entre vous ait échappé aux quelques notes de clavier entêtantes qui en composent l’introduction et qui ont, depuis, servi dans des spots publicitaires, des génériques d’émissions télévisées, et même à l’entrée de certaines équipes sportives sur leur stade fétiche (les supporteurs des Girondins de Bordeaux sauront de quoi je parle…). Autant dire qu’il est pour le moins surprenant de retrouver ce groupe signé chez Nuclear Blast, label plutôt réputé pour produire des groupes aux riffs plus musclés. Et ce n’est pas l’écoute de ce « Zoomcraft » qui viendra dissiper cet étonnement.
En effet, le style Liquido n’a absolument rien en commun avec les groupes de heavy metal, de trash ou bien de death qui composent la majorité des poulains de Nuclear Blast, et même si des groupes tels que Gotthard ou Nightwish offrent une face plus accessible du monde métallique, nous restons loin de la pop électro servie par le quatuor teuton. Il s’agit donc de dépasser la surprise des premières notes pour pouvoir se concentrer sur le contenu de cet album et le juger pour ce qu’il est réellement. Et c’est plutôt dans la new wave des années 80 qu’il faut chercher les racines du style Liquido, et les intonations de la voix de Wolfgang Schrödl ne sont pas sans rappeler celle de Dave Gahan (Depeche Mode). Les influences du groupe britanniques se retrouvent également de manière appuyée sur des titres tels que « 2 Square Meters » ou la ballade « Agree To Stay ».
Pourtant, le combo allemand nous prouve par instant qu’il est capable de produire quelques titres aux sonorités plus récentes comme ce « One Song Band » qui ne dépareillerait pas au milieu de la discographie d’un Limp Bizkit avec son chant rappé. Le titre est d’ailleurs une preuve de l’humour du gang d’outre-Rhin, celui-ci étant régulièrement catégorisé comme groupe d’un tube. Sur « Hypocrite », Liquido vient flirter avec Linkin Park alors que l’excellent « Best Strategy » fait parler la 6 cordes avec talent après une introduction qui n’est pas sans rappeler certains titres d’un certain Robbie Williams. Enfin, le côté martial typique de leurs compatriotes de Rammstein ou Oomph ! se retrouve sur certains passages de titres tels que « Drop Your Pants » ou « On A Mission ».
Malheureusement pour les amateurs de riffs métalliques, il n’y aura pas grand chose de plus à se mettre sous la dent. L’ensemble reste cependant agréable, pour peu que vous ne soyez pas allergiques aux sonorités électros qui sont ici omniprésentes. Et si Liquido est à la recherche d’un nouveau tube, il y a fort à parier qu’il y a matière à en fournir plusieurs au sein de ce « Zoomcraft », même si pour notre part, nous ne choisirions probablement pas les titres qui semblent être destinés à tenter leur chance sur les ondes FM et qui dégoulinent d’un sirop commercial du plus mauvais goût. Nous concluerons donc sur une note prenant en compte le respect pour la qualité du travail fourni, mais également la démarche dont nous ne nous sentons pas les meilleurs supporteurs.