Parfois, alors qu’on s’estime connaisseur d’un style musical genre « moi on ne me la fait pas, je connais mon petit Métal Mélodique sur le bout du médiator », on tombe de son piédestal en croisant la course d’un groupe (qui nous est) inconnu et qui pourtant bourlingue depuis des années. Dans ces moments de grande solitude, on range son F majuscule de Frimeur et on le positionne à la place au début du mot Falot !
Tenez, par exemple, prenez Dark Sky, groupe allemand a été crée en 1982 soit en pleine NWOBHM... Qui parmi vous en a déjà entendu parler ? J’en soupçonne qui avancent que ce combo n’a sans doute sorti aucun album et que c’est donc pure logique… C'est raté, l’opus que nous nous apprêtons à découvrir est leur quatrième. Certes, vous allez me dire que question productivité, ils ont engagé Laurent Voulzy comme mentor, mais tout de même… Ces gars-là ont tourné avec Manfred Mann’s Earth Band et Scorpions, plutôt notable comme carte de visite non ? Quoiqu’il en soit, si vous connaissiez ces teutons-là, ce ne fut pas le cas de votre serviteur…
Si vous aimez la petite bête qui pique - Scorpions pour ceux qui n'auraient pas compris - sautez sur ce disque car, à n’en pas douter, les riffs du très hymnesque Hands Up, les mélodies du mid-tempo Saints Beneath The Sky, les refrains très plaisants de Pleasure and Pain, de Believe it et de Meaning of Life, vous rapprocheront de vos idoles indestructibles qui, soit dit en passant, ont habilement choisi leur insecte fétiche car il se dit que le piqueur peut résister aux vents nucléaires…
Des sons Scorpionnesques donc et un chant qui prend parfois des intonations à la Klaus ramenant au fil des écoutes à un MSG époque Gary Barden. Les couplets de Send them to Hell, le titre Empty Faces vous propulseront directement à l’époque de Perfect Timing en 1987 et parfois même du côté du premier groupe de Barden, "Grand Prix" et son album "Samurai" paru en 1983.
Mais a priori, nos nouveaux camarades de jeux électriques ne se sont pas contentés d’écouter de la musique depuis 1982, ils ont aussi fait dans la cinéphilie et ont particulièrement craqué visiblement sur Flashdanse puisqu’ils ont décidé de reprendre un des titres de la bande originale, le Maniac de Michael Sembello, qui ma foi, dégage ici une belle énergie.
Un bon disque donc, avec dix titres de Hard Rock Mélodique qui tiennent particulièrement bien la route dans la veine des groupes précités, tous d’un niveau plutôt identique excepté la bombe de l’opus, l’excellent Chase Your Dreams, qui développe allègrement de manière galvanisante ses six minutes de bonheur mélodique. Certes, rien de révolutionnaire, mais tout de même, du bon travail d’Outre Rhin à fredonner à votre Gretchen préférée en sautillant tel un elfe munichois votre boc à bière bien calé en pogne.