"Baldr Ok Íss" est le 2ème album de Helrunar. Faisant suite à Frostnacht sorti deux ans plus tôt, c'est aussi la deuxième signature du groupe sur Lupus Lounge, la subdivision Black Metal de Prophecy Productions. Helrunar est un trio allemand ouvertement influencé par la scène Black Metal Norvégienne à tendance folk/pagan.
"Baldr Ok Íss" est la suite logique de son prédécesseur, la tendance pagan/folk est confirmée voire même plus fortement prononcée. L'intérêt se voit grandissant pour la mythologie nordique et ses légendes, l'ensemble de l'album reposant sur l'opposition entre Baldr, dieu de la lumière, et Iss à savoir la glace. Ainsi, cette opposition se retrouve tout au long du disque qui alterne morceaux aux couleurs folk prononcées avec de nombreux éléments acoustiques, mid tempo et au chant clair (le très réussi "Baldr", justement, au thème récurent très médiéval, "Winter", interlude instrumental acoustique de deux minutes ou encore l'outro "Baldr Drauma" contant la mort de Baldr sous fond de vent glacial) et d'autres radicalement plus raw dans leur approche aux riffs efficaces et une batterie qui tabasse ("Schwarzer Frost", à l'ouverture très influencée par le "Freezing Moon" de Mayhem ou encore "Iss" au matraquage glacial incessant). Les premiers albums des norvégiens de Helheim ou Kampfar ne sont pas très loin, la froideur des premiers Enslaved se fait aussi parfois ressentir.
Comme à l’accoutumer avec Prophecy Production, "Baldr Ok Íss" est aussi disponible dans une édition "deluxe" avec un DVD bonus contenant quelques prises sur le making of de l'album.
A l'arrivée, un album assez complet, bien exécuté et bien produit, sachant garder son auditeur en haleine du début à la fin. "Baldr Ok Íss" est une bonne addition à toute collection de Black Metal nordique. Quelques bémols à présents. Comme souvent dans l'extrême, il est presque inutile de préciser que les vocaux clairs sont parfois... approximatifs. Par ailleurs, chacun l'aura compris et vous seriez déjà au courant si le contraire se présentait, rien ici ne viendra révolutionner la scène black, tout cela restant tout de même bien propret, typiquement germanique, où rien ne dépasse : l'enfer teuton est balayé jusque dans les moindres recoins, on y trouve même des extincteurs aux portes de chaque cercle, au cas où...