Il faut bien reconnaître que pour la plupart des fans, dont votre modeste serviteur, des Léopards Sourds de Sheffield, ces derniers semblaient perdus à jamais, et ce, depuis le début des années 2000. En effet, les inventeurs du Pop-Metal avaient clairement oublié le deuxième ingrédient de leur recette originale sur leur deux derniers opus. Autant dire qu’à l’annonce de la sortie de ce "Songs From The Sparkle Lounge", nous nous interdisions tout espoir afin d’éviter de nouvelles désillusions. Par respect pour ce groupe qui nous avait tant enflammé à leur grande époque, nous avons tout de même pris le risque de poser une oreille méfiante sur ce nouvel opus.
Et autant le dire tout de suite, c’est une véritable bonne surprise qui nous attendait. Def Leppard semble avoir retrouvé le chemin de la spontanéité et de l’efficacité, et nous offre du coup, une véritable cure de jouvence rafraîchissante. Il est d’ailleurs intéressant d’apprendre que cet album tire son titre de la zone backstage où le groupe se retrouvait pour composer durant sa dernière tournée. Ceci explique peut-être l’énergie qui se retrouve tout au long de ses 11 titres. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si seulement deux morceaux dépassent 4 minutes. L’efficacité et la spontanéité semblent vraiment être les maîtres-mots de cet opus et pour cela, Joe Elliot et sa bande ont réussi le parfait condensé entre différentes époques de leur carrière et quelques influences extérieures parfaitement utilisées.
Si "Nine Lives", le premier single tiré de cet album, est dans la droite lignée d’un "Animal" ou d’un "Photograph", "Go" ou "Cruise Control" trouvent leur racines dans le plus aventureux "Slang". Quant à la power-ballade "Love", composée par Rick Savage, elle est dotée d’harmonies vocales directement inspirées par Queen, groupe pour lequel le bassiste des Leps n’a jamais caché son admiration. Autre inspiration piochée chez un autre groupe mondialement connu : l’introduction et quelques touches harmoniques de "Tomorrow" qui semblent venir du répertoire de U2. Il est à noter que ce titre fut composé par Phil Collen en hommage à son père décédé. Enfin, nous n’oublierons pas de citer un excellent "C’mon C’mon" au refrain immédiat et entraînant qui vient compléter un début d’album enthousiasmant.
Bien sûr, après la tornade "Hallucinate", cet album souffre d’une légère baisse de régime avec le plus pop que metal "Only The Good Die Young" et le très rock’n’roll "Bad Actress", mais ces titres restent tout de même d’un excellent niveau avec le final composé du cinglant "Come Undone" au refrain popisant et d’un "Gotta Let It Go" qui est le miroir de son prédécesseur. En effet, sur ce titre, ce sont les couplets qui sont popisants et le refrain qui est percutant, le tout magnifiquement étoffé par un duel de guitares enthousiasmant.
Et c’est bien ce terme qui résume parfaitement cet album : l’enthousiasme. Enthousiasme dont font preuve nos 5 britanniques revigorés et enthousiasme qu’ils déclenchent en nous en nous faisant partager les bienfaits de cette fontaine de jouvence. Les Leps sont de retour, et le moins que nous puissions dire, c’est que ça fait vraiment un bien fou.