Les grands anniversaires aboutissent parfois à la reformation de collaboration inespérée. En 2006, Michael Schenker, pour fêter les 25 ans du Michael Schenker Group (MSG) a une idée sortant des sentiers battus...
Plutôt que de ressortir pour l’occasion un antépénultième best of, le grand blond à la Flyin’ V accouche d’un nouvel album Twenty Five Years Celebration - Tales Of Rock’n’Roll sur lequel tous les chanteurs ayant appartenu au MSG viennent prêter leur voix le temps d’une chanson. Et c’est sans doute à cette occasion qu’ont germé dans les esprits de Gary John Barden et du grand blond à la Flyin’ V l’idée, et incontestablement l’envie, de refaire un disque ensemble. En tous cas cela faisait déjà quelques mois que cette collaboration se faisait impatiemment attendre. En fait, depuis que, fin 2007, Gary Barden, ex-chanteur emblématique et historique du MSG (chanteur du groupe de 1980 à 1981 et de 1983 à 1984), avait annoncé à l’occasion de la promotion de son album solo Love And War une future et proche surprise avec Michael Schenker.
Pour en venir à la musique de cet opus, autant l’écrire tout de suite : ce disque est un grand moment de bonheur auditif. L’alchimie entre les deux hommes fait des merveilles, nous offrant de véritables pépites d’or musicales oscillant entre heavy-metal et hard-rock. D’entrée le ton est donné avec le titre City Lights : riffs et solos inspirés, refrain qui vous entre dans les esgourdes pour ne plus en ressortir. Les deux comparses sont en pleine forme et vont nous assaillir de véritables petits joyaux vitaminés : Competition et son autre refrain entêtant, [/]I Want You et son riff moyen-oriental, End Of The Line qui n’est pas sans me rappeler Joe Satriani époque Surfyin’ With The Alien. S’ensuit la petite douceur qu’est Summerdays, magnifique morceau, semblant de ballade à la mélodie acoustique.
Michael et Gary sont comme touchés par une grâce divine. Certes la deuxième moitié de l’album s’avère un peu plus classique et peut-être un peu moins inspirée. Dès lors est-elle un peu moins aisée à apprivoiser, et il faut deux ou trois écoutes pour totalement adhérer à ce hard rock qui nous offre par moment un retour dans le passé. Des titres comme Night To Remember, Cross Of Crosses ou The One nous replongent quelque peu au début des années 80. Il y a indubitablement osmose entre les deux hommes et cela se ressent du début à la fin du disque. Cet album suinte le bonheur des retrouvailles. Oui, effectivement Rock Will Never Die. Il n’y a plus qu’à espérer que le MSG, sous cette forme actuelle, perdure quelques temps. Juste le temps de nous offrir un autre disque de cette qualité.
Et pour ceux qui voudraient prolonger cette grâce auditive proposée par ce tandem de choc, je vous recommande fortement de vous précipiter également sur le disque de Michael Schenker paru aussi cette année : Doctor, Doctor, The Kulick Sessions. Les deux hommes y interprètent de façon remarquable le titre Out In The Fields de Gary Moore. Quand je vous écris que Michael Shenker et Gary Burden ce n’est que du bonheur…