ARTISTE:

MIKE OLDFIELD

(ROYAUME UNI)
TITRE:

INCANTATIONS

(1978)
LABEL:

VIRGIN

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Instrumental, Symphonique
""
TONYB (17.09.2008)  
4/5
(2) Avis des lecteurs (1) commentaire(s)

Après l'accouchement plus que compliqué d'Ommadawn, et toujours plongé dans la terrible dépression qui l'accompagne depuis le succès de Tubular Bells, Mike Oldfield se remet au travail et va une nouvelle fois déconcerter sa maison de disques et Richard Branson, en pondant une œuvre totalement anti-commerciale, couvrant 2 vinyles de l'époque. Découpées en 4 parties, ces Incantationsvont se révéler quelque peu indigestes au premier abord, Mike Oldfield prenant son temps en allongeant de manière parfois démesurée des thèmes rappelant pourtant dans la forme Ommadawn et Hergest Ridge.

Dans un climat général apaisé et d'apparence sereine, la première partie voit l'orchestre tenir le premier plan, les mélodies étant portées par la flûte ou la trompette, déroulant des thèmes pastoraux évoquant la campagne et le petit val au fond duquel coule une rivière. Quelques percussions et tambours cristallins viennent saupoudrer l'ensemble, tandis que les interventions de guitare du maître se font plutôt rares. Après 9 minutes pour le moins bucoliques, les instruments modernes reprennent le dessus, avec l'apparition des synthétiseurs et surtout de chœurs féminins qui marqueront la différence d'Incantations par rapport à ses prédécesseurs. Le premier thème reviendra enfin boucler cette première partie, qui se conclut toutefois en "eau de boudin".

La deuxième partie poursuit dans la même lignée, avec des arabesques de flûte et synthétiseurs en introduction, étirant jusqu'à plus soif son premier thème qui se termine de manière quasi évanescente. Puis, soutenu par des percussions aux accents tribaux, le vibraphone prend le relais et vient porter en beauté une mélodie chantée (là encore, une première dans l'œuvre de Mike Oldfield) par Sally Oldfield.

A mi-chemin de ce nouvel album, l'impression reste mitigée, partagée entre sonorités et thèmes magnifiques, mais un peu trop étirés en longueur, ce que la version ramassée plus dynamique proposée dans la tournée qui s'ensuivra, et que l'on retrouve sur le double Exposed, viendra corriger.

La troisième partie présente quant à elle une lignée plus dynamique, avec une guitare enjouée bien plus présente, assurant la majorité des mélodies et des soli, avec des montées et descentes de manche qui renvoient inévitablement à Ommadawn. Le vibraphone est toujours bien présent, donnant un parfait contrepoint aux sonorités électriques à la limite de la saturation délivrées par Mike Oldfield. La longue montée en puissance de cette plage est tout bonnement jubilatoire, avec un final symphonique qui rappelle les meilleurs moments d'Hergest Ridge.

Après cette avalanche de sonorités superposées, la quatrième partie redémarre en douceur, avant d'introduire un nouveau long thème répétitif au vibraphone, sur lequel finit par se poser la guitare qui entame alors une nouvelle montée en puissance, entraînant dans son sillage tout l'orchestre qui finit par fusionner à merveille avec les instruments modernes. Puis, une subite rupture annonce le dernier thème, toujours porté par le vibraphone sur lequel viennent se poser une dernière mélodie chantée, qui donnera des frissons à nombre d'auditeurs, rythmée par les coups de tambourins qui deviendront très caractéristiques dans les albums futurs de Mike Oldfield.

Parfaite synthèse de ses deux albums précédents, Incantations est une œuvre qu'il faut prendre le temps d'apprécier sur la durée. En-dehors des quelques longueurs relevées sur les 2 premières parties, nous sommes une nouvelle fois en face d'un véritable petit bijou de musicalité et d'orchestration, malheureusement pas toujours reconnu à sa juste valeur par les fans de Mike Oldfield.


Plus d'information sur http://www.mikeoldfieldofficial.com/





LISTE DES PISTES:
01. Part One - 19:08
02. Part Two - 19:36
03. Part Three - 16:58
04. Part Four - 17:01

FORMATION:
Sally Oldfield & The Queens College Girls Choir: Voix et Choeurs
David Bedford: Orchestrations
Jabula: Percussions africaines
Maddy Prior: Voix et Choeurs
Mike Laird: Trompette
Mike Oldfield: Guitares / Basse / Claviers / Tous les instruments sauf ...
Pierre Moerlen: Batterie / Vibraphone
Terry Oldfield & Sebastian Bell: Flûtes
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
REALMEAN
22/09/2010
  0 0  
3/5
Mike Oldfield est prudent: cet album (très beau lui aussi) intervient après que ses preuves soient faites, s'agissant de sa maîtrise des longues tirades progressives.
Après Tubular Bells, Hergest Ridge et Ommadawn, comment refuser d'accueillir ce nouvel opus, à priori de la même trempe ?
Cette fois, on semble être invité à s'installer plus confortablement dans le fauteuil faisant face à la hifi; c'est comme si le maestro nous disait, "vous savez que ma musique est une et indivisible, je vous l'ai montré, cette fois-ci encore j'ai des choses à vous dire, mais j'aimerais que vous preniez le temps de vous plonger plus longuement dans cette nouvelle aventure musicale".
Pour moi, néanmoins, le projet est une demi-réussite. Bien sûr, on assiste une nouvelle fois à l'étonnante puissance créative de cet auteur. L'adoption des choeurs féminins est une nouveauté, et se révèle plutôt bien réussie. Au fond, il n'y a pas grand-chose à reprocher à cet album... si ce n'est ses longueurs.
On a le choix: soit on considère que l'extraction complète de la "substantifique moëlle" y est conditionnée, soit on estime que l'usage de cette doctrine répétitive a été poussée inutilement loin.
Incantations aurait pour ma part certainement eu le même impact que ses prédécesseurs de la même lignée, si les 4 volets avaient été condensés en 2, pour une durée un peu plus courte.
En l'état, si Mike Oldfield avait commencé par là en 73, à la place de Tubular Bells, les débuts auraient pu être plus difficiles.
Reste qu'il faut, quoi qu'il en soit, disposer de cet album dans sa collection, si l'on est proche de Tubular Bells et des suivants.

ALADDIN_SANE
25/08/2009
  0 0  
5/5
L'album de Mike Oldfield qui m'a le plus marqué avec "Amarok". Une oeuvre qui prend son temps et dont les véritables influences sont plus à chercher dans la musique contemporaine (et notamment le courant "minimaliste") que dans le rock progressif des 70's finalement.
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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
LONEWOLF1300
17/08/2023
 
347
0
Trop long... Dommage, avec un peu plus d'esprit de synthèse, et réduit à deux plages, cet album aurait été à la hauteur du précédent. Mais Mike Oldfield se complait trop dans les tirades sans fin, les sérénades qui bouclent sur elles-même jusqu'à épuisement, de l'inspiration....et de l'auditeur. La fin de la première partie est presque pénible.

C'est regrettable car il y a de très belles trouvailles, certaines méritant d'y consacrer du temps, d'autres gâchées car s'étirant à l'excès, comme pour les exploiter jusqu'à la racine. Il y a encore des petits coups de génie, comme l'intervention de percussions façon tam-tam sur une mélodie chantée avec beaucoup de charme.

Heureusement, les choses s'améliorent un peu sur les parties suivantes. L'apparition de la voix de Sally Oldfield vient à point pour apporter un peu de changement et d'agrément. Les deux dernières parties sont plus heureuses, plus intéressantes et évitent la lassitude, avec de bons apports rythmiques et de l'intensité savamment modulée.

C'est un album qui n'est pas facile à aborder, tout d'abord par sa longueur (une heure douze) et ses longueurs. Un profane va vite interrompre l'écoute pour passer à autre chose. Il faut se faire violence dès la première fois pour tenir jusqu'à la fin. Toutefois, on est aidé par une amélioration progressive du contenu. Je reconnais que c'est de loin l'album que j'écoute le moins.
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LECTEURS:
3.8/5 (8 avis)
STAFF:
4/5 (6 avis)
MA NOTE :
 
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