En voilà bien des mystères. Blackwinds, groupe nébuleux s'il en est, nous annonce sur son site officiel "La nature exact et le destin de l'énigmatique existence de Blackwinds n'est pas quelque chose de facilement connue à ce moment et ceci pourrait bien être intentionnel"... peut-être se pourrait-il bien que l'auditeur ne s'en batte les steaks messieurs. En bref ils sont suédois, ça c'est à peu près certains, et le groupe, s'il s'agit réellement d'un groupe, semble lié de près à Setherial, autre groupe de blackeux suédois. Un premier EP semble avoir vu le jour en 1999... D’autres infos se trouvent ici et là sur la toile mais étant tellement contradictoires, laissons donc nos petits galopins à leur petit jeu de désinformation pour nous intéresser à leur musique...
L'écoute de ce "Flesh Inferno" est vectrice de sentiments pour le moins mitigés. Bonjour la douche écossaise. L'inégalité flagrante des compositions laisserait supposer qu'elle n'ont peut-être pas toutes été écrites au même moment. L'album part pourtant bien avec "Before Time". Blackwinds propose avec ce morceau un Black Metal en demi teinte, fortement influencé par les débuts d'Emperor, nappant ses compositions d'un clavier habilement sinistre, très présent mais parfaitement intégré au souffle du morceau. L'impression de "tiens j'ai déjà entendu ça mais c'est quand même vachement bien balancé" se confirme avec le morceau suivant bien plus rapide, "Enter the Pandemonium" qui n'aurait pas fait tâche sur le "Anthems To The Welkin At Dusk" (toujours d'Emperor), un black haineux, épique et symphonique, parfaitement orchestré, et toujours ce clavier inquiétant. On sentirait presque l'humidité d'un brumeux crépuscule d'automne à l'orée d'une forêt épaisse de transylvanie.
C'est à ce moment là que Casimir se pointe. Certes il a mis sa cape noire de Zorro histoire d'essayer de se fondre dans le décor, mais il est bien décidé à nous ré expliquer la conception du gloubi-boulga jusqu'à l'aube, insistant bien de sa ridicule voix nasillarde de l'importance de l'introduction progressive (bah oui on est sur MW en même temps) de chaque élément, et de bien mélanger entre chaque ingrédient, et dans le sens des aiguilles d'une montre, et puis dans l'autre sens, et puis de laisser reposer, et puis de re-mélanger, et en prenant soin d'aérer, sans quoi le gloubi-boulga il sera pas aussi bon que celui que sa mère lui faisait. Campé sur son chêne bi centenaire, le Grand Duc lève alors les yeux au ciel, descend de sa branche, tourne le dos à la scène et s'éloigne d'un air dépité, la tête basse, en lâchant un "... nous gonfle avec sa recette... à chaque fois c'est la même chose...".
Eh oui, il ne fallait pas rêver non plus... Malgré un départ vraiment prometteur, Blackwinds ne se révèle être qu'un groupe de plus parmi des milliers, chez qui les rares étincelles de génie se trouvent rapidement noyées dans le rythme metro boulot et surtout dodo d'un Black Metal pré-écrit, ennuyeux, boiteux, laborieux, répétitif, aux allures de leçon bien récitée. Dommage, les deux premiers morceaux étaient pourtant à tomber...