Le 15 juillet 2000, Paul Young décède d’une crise cardiaque. En perdant l’un de ses deux chanteurs, le combo Mike & the Mechanics se trouve gravement amputé. Malgré l’importance de cette perte, le groupe reprend en 2004 le chemin des studios sous le nom de Mike + the Mechanics + Paul Carrack (le deuxième chanteur lead).
Cet ajout a son importance. Dans ce Rewired, L’influence de Carrack est dominante par rapport à celle de Rutherford. Paul cosigne tous les titres (tout comme Mike), assure logiquement seul le lead vocal, et tient tous les claviers. L’évolution vers une simplification des titres est palpable, plus encore que sur M6, mais la nouveauté de l’album, c’est l’énorme travail sur le programmation des sons, qui va lui donner une coloration très particulière : tous les titres sont plus ou moins saupoudrés d’effets électrosynthétiques.
C’est assurément un contre-pied dans l’évolution du groupe. Le problème ici, c’est que la forme a nettement pris le pas sur le fond : si l’attention arrive à faire abstraction des techniques pour ne s’attacher qu’aux qualités de composition pure, on s’aperçoit que les titres sont très formatés, avec des mélodies FM de base, sans surprise ni ajout pour interpeller l’auditeur. Le plaisir de ce Rewired se situe donc plus dans l’étonnement procuré par la précision des arrangements que dans l’emballement musical.
Certains morceaux sont à ce titre assez réussis, à l’image d’un Falling à l’ambiance mélancolique, d’un One Left Standing quasi-R’nB ou du morceau-titre particulièrement électro, bourré d’effets sympas, à écouter de préférence avec un bon casque pour profiter à fond de la stéréo !.
Pour le reste, c’est du savoir-faire éprouvé, avec un soin particulier apporté aux intros dans tous les morceaux, marque de fabrique du groupe. On retrouve la patte de BA Robertson sur quelques titres, cependant moins percutants que précédemment tel If I Were You un petit love song très banal, mais l’impression dominante est que le groupe, sur le plan des compos, cherche moins les ambiances et laisse le soin de cette recherche aux programmeurs. Si les Mechanics avaient su allier la qualité musicale d’un Beggar on a Beach of Gold avec cette audace de programmation, nul doute que la recette aurait fait des étincelles. Ici, le pari n’est qu’à moitié assuré ...