Décidément, il ne pourra pas être dit que la Pologne ne connait pas la musique ! Perihellium nous vient en effet de cette contrée dont nous pouvons découvrir chaque semaine un nouveau groupe dans la mouvance progressive, ici Metal Progressive pour être plus précis. Un trio Guitare, Basse et Batterie qui confie le chant et les claviers à des invités (les claviers, composés par le groupe, sont même joués par une personne du studio lors de l'enregistrement !).
C'est par un EP (de 41 minutes quand même !) qu'arrive sur le marché du disque notre trio polonais. 5 plages dont une de 19 minutes nous sont proposées pour découvrir ces talentueux musiciens. Car, comme beaucoup d'artistes polonais, Perihellium est pétri de talent. Difficile de ne pas penser à Dream Theater ou Symphony X lorsque l'on joue au jeu des comparaisons, mais aussi, et c'est plus étonnant, à Emerson Lake and Palmer lors de certains passages de claviers du premier titre, instrumental. Mais le talent est-il suffisant si l'inspiration n'est pas de la partie ? Les bons ingrédients ne réussissent pas un plat, il faut encore savoir doser tout cela.
Et c'est bien là le problème de ce mini album : la sauce ne prend jamais vraiment. Certes, il y a certains passages dignes d'intérêts, mais isolés dans un océan de platitude. Le manque de frisson est permanent, même dans le titre "Beyond the Time" qui est bien construit, riche en thèmes, mais froid comme l'antarctique avant les gaz à effet de serre. L'instrumental qui introduit l'album est technique, avec des claviers un peu partout, mais ne soulève jamais le voile du plaisir. Un bon riff de guitare ne fait pas tout, surtout s'il est noyé dans une mélasse de claviers trop sucrés. Dans les autres morceaux, le chanteur, Marcin Sulek, ne fait pas des merveilles. Il a une voix passe partout, et peut être comparé tour à tour à Chris de Burgh (oui !) ou John Wesley, mais c'est fugace, et à des tas de chanteurs de seconde zone (et lui-même, quand même !). "Redd" est l'illustration parfaite de ces propos : une mélodie faible, une voix très variée (ce qui est plutôt bien), et... Rien... Pas une once de bonheur, pas une seconde d'évasion musicale.
Quel dommage que des musiciens dont la capacité à jouer ne fait pas de doute se compromettent dans un exercice si difficile. La concurrence est telle qu'il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de griller ses cartouches… J'ai insisté afin de découvrir le coup de génie qui ne vient que tard, après moult écoutes, mais las, nenni. Espérons que leur prochain plat sera plus épicé…