Rick Wakeman est de ces artistes très prolixes, voire même beaucoup trop prolixes. En effet, il est couramment admis que la proportion réellement intéressante des productions solos du clavier de Yes est assez faible. Ainsi, depuis les remarquables "The Six Wives Of Henry VIII", "Journey To The Centre Of The Earth" et "The Myths & Legends Of King Arthur & The Knights Of The Round Table", sortis tous trois au début des années 70's, les opus de Rick Wakeman ont toujours été inégaux, jamais inoubliables. Et ce n'est pas avec Out There que ce sentiment va changer.
L'omniprésence du clavier, si elle semble assez naturelle, est franchement pénible et, de plus, elle est accentuée par l'emploi de choeurs tout ce qu'il y a de plus pompeux. La frontière entre l'épique et le pompeux est très ténue et certains artistes ont souvent du mal à ne pas la franchir : Rick Wakeman la franchit allégrement, voire même sans aucun complexe.
Cependant, il ne serait pas honnête de ne retenir de cet album que le caractère pompeux car certaines compositions sont nettement plus rock. Mais malheureusement, même dans ce cas, c'est binaire, sans imagination et n'a souvent de progressif que le nom.
Aux dernières nouvelles, Rick Wakeman a de nouveau rejoint Yes pour la tournée de cet été. Je ne sais pas si cela mettra un frein à sa carrière solo, mais si c'est le cas, ce n'est pas cet album qui me le fera regretter.